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Le miel de Bonneau, une marque estampillée réinsertion sociale

Le miel de Bonneau, cultivé à Montréal, va se retrouver sur les étals de plusieurs commerçants de la ville, dans le cadre de la seconde édition du Mois du miel de Bonneau, un projet qui vise à promouvoir ce produit cultivé par d’anciens itinérants en réinsertion sociale.

«J’ai été fasciné par l’organisation des ruches, on m’a expliqué comment ça fonctionnait et j’ai retenu une chose, c’est que chaque abeille a un rôle spécifique à jouer. Une partie des problèmes des personnes qui vivent l’itinérance, c’est de ne plus avoir de rôle dans la société», a illustré dimanche le directeur de l’Accueil Bonneau, Aubin Boudreau en vu du Mois du miel, qui s’étalera sur tout le mois d’octobre.

C’est sur ce principe que ce refuge pour itinérant de Montréal a initié depuis cinq ans un projet de réinsertion sociale, où des personnes itinérantes ou en programme de relogement cultivent, le temps d’une saison, plusieurs ruches financées par des entreprises privées.

Cette année, six entreprises montréalaises – pâtissier, chocolatier, glacier – ont aussi travaillé le produit pour le transformer à leur sauce. Crème glacée, chocolat, éclair, baba au rhum, tous ces desserts ont été faits avec du «miel de Bonneau», une initiative sociale devenue une marque pour mettre en valeur l’organisme, mais aussi le travail de ces anciens itinérants nouvellement apiculteurs.

«Le projet nous permet de rayonner, un projet qui permet qu’on parle de l’Accueil Bonneau, mais pas en terme de misère et de tous les problèmes associés à l’itinérance. On veut illustrer qu’il y a des projets concrets de réinsertion sociale qui fonctionnent et qu’on veut développer», a ajouté M. Boudreau.

Si l’itinérance ne sera pas vaincue grâce à ce projet, le directeur de l’Accueil Bonneau souhaite au moins qu’il serve de vitrine à son organisme et aide une partie des itinérants qui passent par l’Accueil. Depuis 5 ans, c’est près 40 personnes qui ont profité de ce programme.

Sept personnes y ont participé cette année, assistés par l’entreprise d’apiculture Alvéole, qui a initié les participants à l’entretien et au ramassage du miel.

Bénévole à l’Accueil Bonneau, Simon Elgbeili a accompagné les apiculteurs bénévoles toute la saison. Il a pu noter l’effet qu’a eu sur eux cette expérience. Un a retrouvé un toit, un autre a été engagé par Alvéole, et tous ont retrouvé le goût du travail d’équipe, de l’ouverture aux autres et la fierté de fabriquer eux même ce produit exigent qu’est le miel.

Malgré tout, les défis restent énormes pour lutter contre l’itinérance, a lâché M. Boudreau, qui aimerait que les organismes comme le sien puissent recevoir davantage de financement pour s’occuper de l’ensemble des itinérants de la métropole.

Campagne électorale oblige, Métro lui a demandé si l’itinérance était suffisamment abordée dans les débats. «Je suis bien la campagne électorale et je n’en ai pas entendu parler. On a adressé une lettre la semaine dernière parue dans La Presse+ pour justement questionner les différents partis, parce qu’on n’entend pas parler de grand-chose en ce moment», a-t-il déploré.

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