La création d’un abonnement pour différents modes de transport combinant entre autres le vélo, le métro, le train de banlieue et l’autopartage au sein d’une seule application mobile pourrait se concrétiser en 2024.
Le comité exécutif de la Ville de Montréal a approuvé mercredi matin une charte de partenariat entre les autorités municipales, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et la Société de transport de Montréal (STM), instigatrice de ce projet de plateforme de mobilité intégrée.
Ce partenariat a comme objectif de déterminer rapidement le modèle d’affaires et de gouvernance de ce projet, qui devra intégrer «le maximum d’options de transport», afin de pouvoir le présenter ensuite au Défi des villes intelligentes le 5 mars, indiquent des documents décisionnels de la Ville.
Une éventuelle victoire de la Ville de Montréal à ce concours pancanadien entraînerait l’obtention d’un montant de 50M$, qui serait entièrement investi dans la réalisation d’un projet pilote devant mener en 2024 à la concrétisation de cet abonnement unique.
Celui-ci regroupera entre autres les services de vélo-partage de BIXI, d’autopartage de Communauto et de covoiturage de Netlift, le réseau du métro et les autobus de la STM, les six lignes de train de banlieue gérées par Exo, de même que le service de partage de véhicules et de vélos entre voisins LocoMotion, initié récemment dans Rosemont–La Petite-Patrie.
«Les 50M$ qu’on va recevoir lorsque nous allons gagner le concours des villes intelligentes – j’en suis convaincu – vont servir à déployer ce projet pilote sur cinq ans pour arriver à la fin avec un nouveau modèle urbain», a confié en entrevue à Métro le responsable de la Ville intelligente, des technologies de l’information et de l’innovation au comité exécutif de la Ville de Montréal, François Croteau.
Ces différents services de transport seront regroupés au sein d’une même application mobile qui proposera pour chaque destination un cocktail d’options de transport avec le temps approximatif nécessaire pour se rendre sur place, en fonction du mode de déplacement choisi. Et puisque l’application mobile aura accès aux données ouvertes des fournisseurs de transport, elle sera en mesure de «calculer le meilleur scénario de mobilité» pour ses utilisateurs, a précisé François Croteau.
L’utilisation des différents modes de transport par le client sera ensuite calculée, puis regroupée au sein d’une même facture à la fin du mois.
«On s’abonnerait une fois à ce compte-client et on aurait accès à tout. On pourrait passer d’un mode à l’autre sans souci, avec une carte OPUS, un téléphone, une montre…la puce servirait uniquement d’identifiant […] À la fin du mois, on vous facturerait en fonction de votre utilisation et on vous offrirait le tarif le plus bas», avait d’ailleurs détaillé en juin dernier le président du conseil d’administration de la STM, Philippe Schnobb, lors de la présentation devant la Chambre de commerce de cette plateforme intégrée, qu’il avait baptisée «Céleste».
Mobilité simplifiée
Cette plateforme, en facilitant l’usage de divers modes de transport écologiques, permettra de réduire la part modale de l’automobile dans la région métropolitaine, tout en contribuant à la lutte aux gaz à effet de serre, indiquent des documents décisionnels de la Ville.
«On veut profiter du fait qu’il y a plusieurs fournisseurs de transport dans la région pour faire en sorte d’être capable d’optimiser nos capacités de déplacement à l’intérieur des quartiers, où justement la mobilité différente de l’automobile est difficile», a expliqué M. Croteau.
Un projet pilote a d’ailleurs été lancé l’automne dernier à l’interne pour tester l’usage d’un billet unique par plus de 300 employés des sociétés de transport de Montréal, de Laval, de Longueuil et d’Exo. Ceux-ci pouvaient alors se déplacer dans cet immense réseau de transport et ne payer qu’une seule facture à la fin du mois, comme le prévoit le projet d’abonnement unique.
«La démarche initiale menée par la STM sur la mobilité intégrée a contribué à renforcer la candidature [de Montréal] au Défi des villes intelligentes», a réagi mercredi la conseillère aux affaires publiques de la STM, Isabelle Tremblay.
«L’idée est de joindre l’ensemble de ces systèmes de mobilité afin de les rendre complémentaires l’un l’autre et d’ainsi améliorer l’offre de mobilité pour les citoyens de la grande région métropolitaine.» -Le responsable de la Ville intelligente, des technologies de l’information et de l’innovation au comité exécutif de la Ville de Montréal, François Croteau.
La participation de l’ARTM à ce projet est d’ailleurs primordiale à sa concrétisation, car l’Autorité est responsable de la planification et du financement de l’ensemble du transport en commun dans le Grand Montréal.
«La volonté de l’ARTM, dès les premiers travaux avec la Ville, a été de s’assurer du caractère métropolitain de la candidature, notamment sur tout ce qui touche la mobilité. Elle a d’ailleurs impliqué tous les partenaires en transport collectif dans le projet. Ils participeront activement à son déploiement», a indiqué par courriel le conseiller aux affaires publiques de l’ARTM, Simon Charbonneau.