Une enseignante du programme de photographie du Centre de formation professionnelle (CFP) de Lachine s’est illustrée lors de la 12e édition du concours International Color Awards. Sue Vo-Ho a reçu trois nominations pour ses photographies.
Parmi des photographes originaires de plus de 79 pays, Sue Vo-Ho a réussi à se démarquer avec Berlin et Le chant du huart, qui ont été nominées dans la catégorie Abstract, et Coney Island dans la catégorie Americana. Elles font partie de la cinquantaine de clichés envoyés, mais représentent seulement une infime partie du travail de l’artiste. «Je suis assez productive et je crée quotidiennement», indique-t-elle.
Enseignante en photographie depuis 2010, elle continue de s’investir dans la réalisation de ses œuvres et de partager sa passion lors de ses séances de cours. Sa collègue Véronique Gohier était elle-aussi parmi les finalistes, nominée pour deux de ses œuvres, Cape May dans la catégorie Americana et Jiufen dans la catégorie Fine Art.
Démarche artistique
Mme Vo-Ho utilise ses photographies pour s’exprimer et en réalise chacune des étapes. «Si une image est complétée par quelqu’un d’autre, je ne serais pas satisfaite. J’ai besoin de continuer à créer en développant et en modifiant à l’ordinateur moi-même», dit-elle.
Elle considère la prise de photo tout aussi importante que les retouches puisque la matière première ne se finalise qu’au moment où elle la complète avec des logiciels tels que Photoshop.
Dans son résultat final, l’artiste retrouve généralement des touches de mélancolie, issues de son inspiration inconsciente. «Une photo est un moment. Par défaut, celui-ci est passé. Il y a donc toujours place à ce sentiment, puisqu’un instant s’évapore dès qu’on a appuyé sur le bouton», soutient-t-elle.
Projet de taille
Depuis deux ans, Sue Vo-Ho travaille sur Mémoire de ces villes qui lui permet d’accumuler des souvenirs de ses différents voyages et des milieux urbains qu’elle découvre. «C’est une exploration sur la mémoire. Je me suis rendue compte au fil du temps que si un événement n’était pas photographié, notre mémoire altérait nos souvenirs», explique-t-elle.
La Montréalaise ne voit pas de fin à ce projet dont une grande partie a trouvé sa source en Asie, en Afrique et en Europe. Elle a fait le choix d’une postproduction en noir et blanc qui se prête bien au genre urbain qu’elle recherche.
Depuis sa première exposition en solo en 2017, le désir est né de poursuivre sur cette lancée et de voyager encore plus. La deuxième partie de Mémoire de ces villes est en cours de promotion pour d’éventuelles expositions.