La pétition d’un citoyen de Saint-Lazare demandant l’arrêt des constructions domiciliaires sur le mont Rigaud a amassé 11 500 signatures. La Ville de Rigaud, quant à elle, assure qu’aucune construction n’est approuvée dans les zones ayant une grande valeur écologique.
C’est lors d’une ballade dans les sentiers de l’Escapade que David Hill a remarqué que du dynamitage avait été effectué au 356, chemin Saint-Georges, afin d’ériger une maison non loin d’un sentier.
Selon lui, ces constructions seraient contraires au développement durable. Il a donc lancé une pétition demandant de mettre fin à ce type de projets domiciliaires et, plus largement, la mise en place d’un moratoire concernant l’octroi de permis de construction en milieux naturels.
«En tant que père, je veux laisser à mes enfants une planète en santé et je ne crois pas que c’est en détruisant des milieux naturels pour construire des maisons qu’on va y arriver», avance M. Hill.
De son côté, la Ville de Rigaud assure que la résidence en question sera bâtie sur un rocher, et que son lieu de construction est à basse valeur écologique.
«La Ville ne peut pas donner de permis de construction lorsque c’est sur une parcelle de terrain à haute valeur écologique», affirme le directeur du service des communications de la municipalité, Simon St-Michel.
L’initiateur de la pétition doute de l’effet qu’une telle construction aura sur les zones adjacentes. Ce à quoi la Ville répond qu’il y a plus de 800 résidences sur le mont Rigaud et que celle-ci n’aura pas un impact différent des autres.
Règlementation
Un règlement de contrôle intérimaire (RCI) a été adopté par la MRC de Vaudreuil-Soulanges en 2016 afin de limiter les constructions sur le mont Rigaud. Reposant sur des études de caractérisation des sols, il vise à protéger les milieux riches en biodiversité.
Cependant, des exceptions peuvent être adoptées par la MRC de Vaudreuil-Soulanges. C’est ce qui a permis au promoteur du 356, chemin Saint-Georges de commencer la construction.
M. Hill cherche des explications. «Qu’est-ce qui fait en sorte qu’on change d’avis pour certains lots, le tout au beau milieu d’une pandémie alors que tout le monde a le dos tourné? demande-t-il. Ça manque de transparence.»
En réponse à cette question, le directeur général adjoint de la MRC, Raymond Malo, indique que l’objectif premier du RCI est la protection du mont Rigaud en spécifiant les paramètres dans lesquels une construction est permise. Il y a cependant une limite à ce qui peut être fait dans le cadre légal.
«Selon la jurisprudence, on ne peut pas empêcher l’usage d’un terrain. Donc, l’idée c’est soit de l’acquérir ou d’encadrer son usage, affirme M. Malo. À partir du moment où on ne peut pas l’acquérir, on permet un usage minimal d’un logement en limitant les coupes d’arbres et l’impact sur l’environnement.»
Selon David Hill, une remise en question plus large est de mise en ce qui a trait aux constructions.
«Je crois qu’il y a un problème fondamental et systémique au fait qu’on fasse autant confiance aux personnes qui souhaitent construire des habitations, affirme-t-il. Il en va de la lutte aux changements climatiques.»
Bien qu’il ait peu d’espoirs de mettre fin à la construction du chemin Saint-Georges, M. Hill croit à la nécessité d’un moratoire sur les constructions dans les milieux naturels. Il est en pourparlers avec des résidents de Rigaud afin de définir les prochaines étapes dans cet objectif.
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Nombre de lots ayant été exemptés du règlement de contrôle intérimaire depuis le début de 2020.