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Un conteur qui a hâte de retrouver son public

le conteur Jean-Sébastien de la Chevrotièr

Jean-Sébastien de la Chevrotière

Après avoir vu sa vie chamboulée par la pandémie, le conteur Jean-Sébastien de la Chevrotière a hâte de retrouver le public en présentiel. Il a notamment dû changer d’emploi et adapter ses performances en capsules vidéo dans les derniers mois.

Lorsque la crise sanitaire a débuté au printemps 2020, le conteur de Vaudreuil-Dorion a non seulement perdu son poste de technicien en loisir au Collège Bourget, son emploi d’été comme guide touristique, mais également ses contrats avec les municipalités et pour des évènements privés.

Pour passer le temps, il décide de se filmer en racontant des histoires de son répertoire. «Dans ma tête, la pandémie, ça durerait maximum deux semaines. Finalement, j’ai mis en ligne des capsules pendant 34 soirs de suite après quoi j’avais épuisé mon répertoire», relate-t-il.

Il a d’ailleurs continué à en produire quelques-unes depuis, notamment afin de démystifier des expressions québécoises connues.

Après avoir travaillé dans une mine au Nunavut pendant l’été, il ne retourne pas au Collège Bourget, ses tâches ayant changé. Le Vaudreuillois décide plutôt d’accepter un poste au Collège Beaubois.

«Au début je pensais prendre une pause de ce métier-là, mais après je me suis demandé pourquoi je prendrais une pause de ce que j’aime, explique-t-il. J’adore m’impliquer auprès des jeunes.»

Virtuel

Parallèlement, il a performé pour certaines classes en virtuel, par vidéoconférence. L’adaptation a été difficile, notamment au niveau de la rétroaction du public.

«Je suis un conteur très interactif parce que j’improvise beaucoup pendant mes spectacles et j’avais peur que ça se perde, partage l’homme de 47 ans. J’ai transformé mon salon en petit studio avec un grand écran pour voir la classe et dans beaucoup de mes histoires, je vais cibler des spectateurs. Je réussis quand même à obtenir un résultat intéressant.»

«Tant et aussi longtemps que j’aurai une passion pour quelque chose, que ce soit pour le conte ou pour mon travail en éducation, je vais continuer de le faire.» – Jean-Sébastien de la Chevrotière.

L’interactivité est également moins présente en virtuel. M. de la Chevrotière fait souvent dévier ses histoires en fonction de la réaction de l’auditoire.

«Ce qui est difficile, c’est qu’à la fin du spectacle, tu ne sais pas si tu as réussi à capter l’auditoire autant qu’en présentiel, confie-t-il. Je demande souvent aux professeurs de me revenir avec du feedback, qui est souvent positif, mais qui ne remplace pas les réactions de la foule.»

Carrière

L’homme de 47 ans originaire de Saint-Tite en Mauricie a commencé à s’intéresser à l’art du conte alors qu’il était au CÉGEP de Shawinigan. Il s’est alors lié d’amitié avec l’auteur de la série populaire Amos Daragon, Bryan Perro, avec qui il a participé à des spectacles de contes et légendes.

Il s’est ensuite trouvé un emploi comme guide touristique conteur dans sa ville natale, après quoi certaines personnes lui ont demandé de performer dans des évènements privés.

Il a alors ouvert sa compagnie d’animation culturelle et performe régulièrement pour dans des évènements et pour des municipalités.

Le conteur attribue son intérêt pour raconter aux histoires de son grand-père. C’est le contact humain immédiat qu’il recherche lorsqu’il est sur scène.

«C’est vraiment le fait de connecter rapidement avec les gens en les captivant, explique Jean-Sébastien de la Chevrotière. Il m’est arrivé qu’un élève au Collège Bourget, où j’enseignais, m’a dit qu’il se souvenait mot pour mot d’une histoire que j’avais racontée lorsqu’il était au primaire. Des histoires comme ça, c’est ma paye en tant que conteur.»

Comme plusieurs dans le milieu culturel, il a hâte de savoir s’il pourra retrouver la scène cet été, notamment au sein de différents camps de jours.

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