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Retourner aux études sans se ruiner

Allons-nous vivre le jour de la marmotte à la sauce Québec?

L’épineuse question des droits de scolarité universitaire vient de rebondir de façon spectaculaire en marge du Sommet sur l’enseignement supérieur. Et on se demande déjà si la polémique ne mènera pas à une reprise du «printemps érable».

Mais l’attention consacrée à cette fichue question des frais en occulte bien d’autres, notamment celle, plus large, de l’endettement et des sacrifices qui en découle. Là est le véritable enjeu.

Parlez-en aux gens qui veulent retourner aux études et qui réalisent à quel point il leur faudra travailler dur pour réaliser leur rêve sans pour autant faire basculer leurs finances.

C’est ce que veut faire Olivier, 35 ans, père de deux enfants, dans l’épisode de Déficit Zéro diffusé ce soir.

En principe, il devrait être heureux de son sort. Il gagne un bon salaire comme analyste en énergie dans un organisme sans but lucratif et son travail est intéressant. Mais il y a quelques années, il a abandonné ses études universitaires avant d’avoir obtenu son baccalauréat. Cet inachèvement a fini par lui peser. Il a donc décidé de retourner aux études pour boucler la boucle avec, en parallèle, l’objectif de décrocher ensuite un emploi encore plus satisfaisant et mieux rémunéré.

Mais il n’y a que 24 heures dans une journée. Si on veut maintenir un niveau de revenu acceptable, il faut se contenter d’études à temps partiel. Olivier va devoir faire le calcul. Mais il se rend compte que les finances familiales vont écoper d’une façon ou d’une autre. L’enjeu est clair : comment peut-il terminer ses études sans déséquilibrer sa vie et celle de ses proches?

C’est une question que se posent des milliers de personnes au Québec. Les décrocheurs sont encore très nombreux, malgré tout les efforts faits pour convaincre les jeunes de terminer au moins leur secondaire. Et dans les faits, on décroche à tous les niveaux, jusqu’à l’université, en se disant souvent qu’on saura bien rembarquer dans le train le moment venu.

Oui, mais… après avoir goûté aux joies d’une paie régulière, il faut du courage, voire de l’abnégation, pour renouer avec la vie plus frugale d’étudiant. Il existe quand même différentes méthodes pour amoindrir le choc causé par la baisse de revenus qui en découle.

Une des plus intéressantes, même si elle est moins connue, consiste à utiliser le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP). Celui-ci permet de retirer 10 000 $ par année de son REER, jusqu’à concurrence de 20 000 $, sans aucun impact fiscal. On doit ensuite le rembourser en 10 ans.

Vient cependant un temps où le recours au crédit est quasi inévitable. Le statut d’étudiant permet par exemple d’obtenir — théoriquement — une marge de crédit à des conditions plus avantageuses. Cela dépend des institutions financières. Si ses revenus antérieurs étaient modérés, on peut aussi tenter d’obtenir un prêt gouvernemental, dans le cadre du programme d’aide financière aux études.

Évidemment, dans ces derniers cas, il en résulte forcément un endettement qui risque de devenir embêtant. Voilà pourquoi l’appui financier de ses proches peut être précieux, s’ils en ont les moyens. Un employeur compréhensif peut lui aussi donner un coup de main, surtout s’il réalise qu’il a de bonnes chances de pouvoir ensuite compter sur un employé encore plus compétent et efficace.

Mais encore faut-il un programme d’études qui convienne vraiment à ses aspirations. La décision sera stratégique, comme le montage financier qui l’accompagnera. Olivier rêve aux portes qui vont un jour s’ouvrir, tout en voyant celles qu’il lui faut pour l’instant fermer. Quelle direction prendra-t-il? Comment vivra-t-il avec ses choix?

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En vue d’un retour aux études :

Déficit zéro
René Vézina donne un coup de pouce à des gens aux prises avec des problèmes financiers : mercredi à 19 h 30 à Télé-Québec.

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