Dans un monde parfait, tout le monde aurait des revenus suffisants pour contribuer le maximum permis dans son régime enregistré d’épargne retraite (REER) aussi bien que dans son compte d’épargne libre d’impôts (CELI). Mais ce n’est pas le cas. Pour plusieurs, épargner 1 000 $ chaque année est un véritable défi. Et je m’imagine facilement leur casse-tête lorsque vient le temps de choisir entre le CELI et le REER. Pour vous simplifier la vie, vous devriez surtout considérer deux grands critères avant de prendre cette décision.
Différences entre CELI et REER
Le CELI est un compte dans lequel vous pouvez déposer un maximum de 5 000 $ par année (peu importe vos revenus), où votre capital fructifie à l’abri de l’impôt. Depuis le premier janvier, vous pouvez mettre un total cumulatif de 15 000 $ dans votre CELI, et ce montant passera à 20 000 $ le 1er janvier 2012.
Le REER diffère du CELI de deux façons principales. D’abord, le montant que vous pouvez y contribuer est déterminé en fonction de vos revenus, jusqu’à un maximum de 18 % de votre revenu gagné (avec un maximum de 22 000$). Ainsi, si votre revenu gagné en 2010 a été de 50 000 $, votre contribution maximale permise est de 9 000 $.
L’autre grande différence, c’est la déduction fiscale. L’argent déposé dans un REER vous donne droit à une déduction fiscale dont l’importance dépend de votre taux d’imposition. Par exemple, la personne gagnant 50 000 $ par année économisera environ 38 % en impôts sur sa cotisation REER. Pour cette personne, une cotisation de 5 000 $ réduira donc son impôt de 1 900 $.
L’avantage du REER est sa déduction, alors que l’avantage du CELI est l’absence de contrainte lorsque vient le temps de faire des retraits. En effet, comme vous ne recevez pas de déduction lorsque vous mettez de l’argent dans votre CELI, vous pouvez le retirer quand vous le voulez, sans payer d’impôts. Le retrait d’un REER, lui, est imposé à la source, comme un salaire.
Les deux questions
Sachant cela, vous devriez vous poser deux questions pour déterminer lequel, du CELI ou du REER. est préférable. D’abord, quel est mon taux d’imposition? Plus votre taux d’imposition est élevé, plus le REER est intéressant et payant pour vous. À l’opposé, moins vous êtes imposé, moins le REER est attrayant.
Au Québec, si vous avez un revenu imposable dans les 30 000 $, votre taux marginal est sous les 30 %, niveau qui, selon moi, diminue considérablement l’attrait du REER. Si vous êtes dans cette situation, vous devriez privilégier le CELI.
L’autre question : quelle sera l’utilisation du capital? Si votre épargne doit servir à financer un projet à court terme (cinq ans et moins), le CELI est préférable. Par contre, si l’argent sert à un projet à long terme, comme la retraite, c’est le REER que vous devriez choisir.