Les deux vélorues en projet pilote dans Le Plateau-Mont-Royal seront finalement réalisées en 2016.
La ville-centre avait annoncé, en mai dernier, la réalisation du lien Saint-André, vers le nord, entre l’avenue Laurier et la rue Cherrier. Celui de Mentana, unidirectionnel vers le sud, devait suivre l’année suivante, mais sera finalement aménagé, lui aussi, cet automne. Les cyclistes pourront prendre la rue d’assaut dès novembre.
«C’est une bonne nouvelle, ça nous permet de mieux évaluer les deux directions. Les coûts n’étaient pas prohibitifs», affirme le président du comité consultatif sur le vélo, Marc-André Gadoury.
L’arrondissement accueille favorablement cette nouvelle.
«On n’avait pas été prévenu, mais on est content. Selon les études techniques que nous avons reçues, c’est maintenant surtout du marquage, il n’y aura pas de panneaux. Cependant, on a l’ajout de deux feux de circulation, un coin Saint-Joseph et Mentana et un coin Rachel et Mentana», élabore la conseillère d’arrondissement responsable du dossier cyclisme, Marianne Giguère.
M. Gadoury indique pour sa part que de la signalisation de réduction de la vitesse à 25 km/h sera installée.
«On n’a pas de pancartes de signalisation routière pour les vélorues au Québec, comme à Portland. Ça n’existe pas encore. On va toutefois diminuer la vitesse et faire comprendre aux automobilistes que c’est eux qui partagent la rue dédiée aux vélos», affirme M. Gadoury.
Les chevrons au sol en forme de vélo indiqueront le partage de la rue. Le projet pilote devrait se prolonger jusqu’à la fin 2017, où des travaux du service de l’eau sont prévus sur Saint-André. Des saillies et l’élargissement de trottoir sont déjà prévus à la suite de demandes citoyennes en ce sens.
Des consultations publiques devront être réalisées par l’arrondissement pour déterminer les améliorations à apporter aux vélorues.
«Pour nous, deux éléments vont être déterminants: l’achalandage et les conclusions des consultations. On a déjà procédé au comptage de l’achalandage cycliste avant les aménagements et on comptera après les modifications. On espère que ça va faire une bonne différence en hiver, parce que ce sera un lien nord-sud déneigé pour les vélos, alors que la piste Brébeuf est fermée», explique M. Gadoury.
Enthousiasme
La ville-centre évaluera par la suite les résultats pour décider de quelle façon elle va de l’avant ou non sur la question. Rappelons que les vélorues ont été annoncées en 2014 et sont attendues depuis de nombreuses années par les adeptes de ce mode de transport.
«Je suis très contente. C’est une très bonne nouvelle, ça fait des années qu’on en parle. La piste nord-sud, Brébeuf-avenue du Parc-La Fontaine est saturée. Ça va permettre de la désengorger. Je suis certaine que le printemps prochain, ils adopteront en très grand nombre cette nouvelle route», croit la présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau.
Pour elle, l’enjeu majeur de la réussite de l’aménagement tournera autour des intersections achalandées, comme le boulevard Saint-Joseph, l’avenue du Mont-Royal et la rue Rachel.
«Il faudra qu’il y ait de la sécurisation et une synchronisation des feux de circulation pour permettre à tous les usagers de la route de traverser dans des temps raisonnables», continue Mme Lareau.
Réticences
Du côté du Plateau-Mont-Royal, on craint toutefois que les interventions telles que proposées soient trop légères pour avoir un impact sur l’achalandage cycliste.
«Une vélorue, normalement, il y a des aménagements physiques pour restreindre la vitesse et rendre la circulation de transit impossible. On a peur qu’une demi mesure offre des résultats mitigés, parce que l’environnement n’est pas aussi inspirant. Il est urgent qu’on passe à la vitesse supérieure dans les aménagements cyclistes à Montréal. Les gens en veulent. Ils sont prêts», conclut Mme Giguère.