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Mille et un «On vous croit!» pour les victimes d’agression

C’est au son des «On vous croit!» et «Sans oui, c’est non!» qu’ont déambulé plus d’un millier de personnes mercredi soir dans les rues de Montréal, afin de dénoncer la culture du viol.

Parmi la foule, des dizaines de victimes d’agression, qui ont été invitées et qui ont reçu un appui chaleureux de la foule lorsqu’elles ont levé la main. «On doit remercier les femmes qui dénoncent leur agression», a insisté l’ex-journaliste Sue Montgomery.

Cette dernière, instigatrice du mot-clic #agressionnondenoncée en 2014, croit que ce genre de mobilisation n’aurait pas pu avoir lieu il y a à peine deux ans. «Depuis Polytechnique, on tait qu’on est féministe à cause de ce que Marc Lépine a fait, a-t-elle souligné. Après [Jian] Ghomeshi, il y a eu une explosion.»

La poétesse innue Natasha Kanapé Fontaine, porte-parole pour le collectif Stop la culture du viol, juge qu’il y a eu du progrès depuis cet événement. «Ç’a donné une prise de conscience à des femmes qui se disent qu’elles ont vécu de la violence sexuelle, juge-t-elle. Après, on est capable de nommer les choses, et c’est ce qui donne des rassemblements comme ça.»

Mme Montgomery a par ailleurs invité les hommes, présents en bon nombre au rassemblement, à se joindre à la lutte. «On a besoin qu’ils parlent avec leurs amis dans le locker room, qu’ils dénoncent ces comportements», dit-elle.

Le combat que mènent les femmes autochtones contre la violence a aussi été souligné dans cette marche, qui s’est entamée et conclue au son de chants amérindiens. «Dans les dernières années, j’ai constaté à quel point la violence sexuelle sévit dans mon entourage, d’abord dans les milieux autochtones, mais dans la société en général», expose Natasha Kanapé Fontaine.

L’éducation, la clé
Si les manifestants souhaitaient être entendus des gouvernements pour que le système de justice soit changé, l’éducation sera la mère de toutes les solutions, selon eux. «S’il y a des cas d’agression sexuelle, c’est qu’il y a un problème d’éducation», croit Mme Kanapé Fontaine. «Ça doit commencer dès la maternelle. À l’université, c’est trop tard», a ajouté Sue Montgomery.

Parmi les enjeux d’éducation: le blâme, qui est constamment rejeté sur les victimes. «Je dénonce le concept de la victime parfaite, a déploré Ariane Litalien, qui a été agressée lorsqu’elle étudiait à l’université Harvard. Ça n’existe pas, celle qui sort son téléphone pour se filmer pendant qu’elle se fait agresser et qui résiste à son agresseur, mais pas trop pour garder des marques pour le rapport médical.»

Cette marche s’est tenue alors qu’une série d’agressions sexuelles ont eu lieu sur le campus de l’Université Laval il y a une dizaine de jours. Dans la foulée, l’étudiante Alice Paquet a dénoncé une agression à son endroit qu’aurait commise le député du Parti libéral du Québec Gerry Sklavounos en 2014.

Des rassemblements similaires ont eu lieu à Québec, à Gatineau, à Chicoutimi, à Sherbrooke et à Rouyn-Noranda.

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