Québec solidaire s’attaque au dossier du Réseau électrique métropolitain (REM). La députée de Sainte-Marie – Saint-Jacques, Manon Massé, se demande si le gouvernement n’aurait pas des intérêts cachés dans le projet de la Caisse de dépôt et placement (CDPQ). Appuyée par les 1000 signatures d’une pétition à Lachine, elle a interpellé les partis d’oppositions à l’Assemblée nationale de ce mardi pour décrier le stoïcisme des libéraux.
«On a assisté, avec la création de CDPQ Infra, à la naissance d’une nouvelle forme de partenariat privé-public, et ça fait peur. Car les gens croient que la Caisse de dépôt est publique, mais ce n’est pas le cas», affirme Mme Massé.
Elle prétend que le Québec serait témoin de la privatisation de ses moyens de transports collectifs, sans même s’en rendre compte et sans avoir un mot à dire.
«Habituellement, les partis d’opposition n’ont droit qu’à quelques brèves périodes de questions. Cette fois-ci, j’entends questionner le ministre des Transports jusqu’à ce que l’on accepte de mettre sur la table une vision globale du transport en commun à Montréal, ce qui n’a jamais été fait jusqu’à maintenant», poursuit-elle.
Québec solidaire entend utiliser la pétition lancée le 21 septembre par Alex Turcotte, un résident de Lachine à la tête du groupe Pour un meilleur projet, comme argument. Manon Massé n’a d’ailleurs pas hésité à l’appuyer.
«Il apportait des arguments de poids et proposait une technologie et un tracé qui avaient du sens et qui desservait la population qui en avait besoin, pas les riches de l’Ouest-de –l’Île», fait-elle valoir.
Mme Massé espère, en plus d’obtenir des réponses, que de nouvelles options soient étudiées, comme d’autres tracés qui desserviraient les territoires les plus peuplés, ainsi que d’autres technologies, moins coûteuses, qui permettraient de réellement réduire les gaz à effet de serre (GES).
«Cette question n’a tout simplement pas été soulevée. Depuis le début, le gouvernement la contourne, mais nous sommes en 2016 et l’environnement devrait être une priorité lorsqu’on parle d’investir plus de 5 milliards $ de notre argent», renchérit-elle.
Doutes
Ce n’est que du bout des lèvres que la députée ose prononcer les mots collusion et corruption. «On a déjà eu des exemples par le passé, alors c’est normal de se poser la question», conclut-elle. C’est la phrase du premier ministre Couillard prononcée il y a quelques semaines, «Ce projet sera fait parce qu’il doit se faire», qui l’a fait réagir.
«Quel prix devra-t-on payer, collectivement, parce que le gouvernement utilise les deniers publics pour financer ce projet? Quel sera le coût d’infrastructures qu’on nous force à accepter et qui pourtant ne répond pas à nos besoins?»