Mise à jour: Le 17 mars, le YMCA Guy-Favreau a annoncé qu’un sursis d’un an lui avait été accordé par le ministère des Services publics et Approvisionnements Canada. Le centre bénéficiera d’un bail au loyer symbolique de 1$ jusqu’au 31 mai 2018. Cette période pourra permettre de trouver «une solution viable à long terme», a affirmé dans un communiqué Stéphane Vaillancourt, président-directeur général des YMCA du Québec.
Le YMCA Guy-Favreau devra fermer ses portes le 31 mai, au moment où se terminera son bail. L’institution n’est pas en mesure de répondre aux nouvelles conditions de loyer demandées par le gouvernement fédéral, propriétaire des locaux.
Entre 1986 et 2006, le centre, situé au centre-ville de Montréal à côté du quartier chinois, a bénéficié d’une entente avec Services publics et Approvisionnement Canada pour le loyer. Un montant symbolique de 1$ par année permettait à l’organisme de bienfaisance d’être rentable.
«C’était une contrepartie à une expropriation importante de la communauté chinoise [au moment de la construction de l’édifice], qui avait perdu trois églises et des terrains très grands», détaille le PDG des YMCA du Québec, Stéphane Vaillancourt, en entrevue avec TC Media.
Entre 2006 et 2017, le loyer du YMCA a augmenté progressivement. M. Vaillancourt reste discret sur le montant demandé pour le prochain renouvellement du bail, mais il s’agit selon lui d’un montant déraisonnable «par rapport à l’entente qui a eu lieu il y a 30 ans». L’espace occupé par le YMCA comprend des gymnases, une piscine et des locaux aux hauts plafonds, qui sont coûteux à entretenir, soutient le PDG des YMCA. «On nous a demandé de prendre en main des locaux qui ne seraient pas rentables pour qui que ce soit.»
«C’est triste, parce qu’il va y avoir une population plus élevée de résidents dans le secteur, avec le CHUM, une résidence pour personnes âgées, le recouvrement de l’autoroute Ville-Marie, ajoute M. Vaillancourt. Dans quelques années, on va se dire «qu’est-ce qu’on a fait là? Ça répond à tous les enjeux sociaux du moment: la sédentarité, l’isolement des personnes âgées et des plus jeunes…»
Le YMCA a tenté de créer des ententes avec d’autres partenaires comme la Direction de la santé publique de Montréal, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Ile-de-Montréal, le CHUM et la Ville de Montréal, en vain.
Les services offerts par le YMCA sont uniques et ne se comparent pas aux centres sportifs privés, croit M. Vaillancourt. «On bâtit notre intervention sur les activités sportives, mais il y a petit groupe d’itinérants qui viennent pour se remettre sur le piton. Pour nous, l’activité sportive, c’est un programme communautaire.»
Les membres du centre pourront transférer leurs abonnements dans un autre YMCA. Ils sont 5 500 à fréquenter ce centre.
La situation est unique au YMCA du Complexe Guy-Favreau. Les employés ont été mis au courant mardi, a affirmé M. Vaillancourt. Les équipements seront distribués dans d’autres YMCA dès juin.