Après plus de six ans de préparation, la Maison Saint-Gabriel a inauguré lundi le Jardin des origines, un legs du 375e anniversaire de Montréal. Entièrement constitué de plantes indigènes, l’espace de 10 500 pieds carrés rappelle l’apport des femmes autochtones dans la fondation de la ville.
Des plantes identiques à celles que l’on retrouvait dans les jardins des autochtones au 17e siècle, qui servaient autant à la médecine qu’à l’alimentation et à la confection de vêtements, remplissent le jardin. Elles témoignent du savoir-faire horticole et médicinal des femmes des Premières Nations. À titre d’exemple, la sanguinaire du Canada et l’ail des bois figurent parmi les végétaux curatifs sur place.
La pièce centrale du lieu est un toit en forme de tortue, un animal considéré par de nombreuses nations autochtones comme un guide spirituel. Elle symbolise la longévité et la sagesse, unissant par son caractère aquatique et terrestre les deux rôles symboliques de la femme autochtone: gardienne de la terre et de l’eau.
«Si les femmes autochtones n’avaient pas été là, il y aurait eu de gros problèmes [pour les colonisateurs]. Comment se soigner? Comment se vêtir? Comment s’alimenter? Ces femmes ont transmis cette mémoire et aujourd’hui, nous l’avons encore», a souligné Sœur Madeleine Juneau, directrice de la Maison Saint-Gabriel et instigatrice du projet.
L’application mobile de la Maison Saint-Gabriel a d’ailleurs été mise à jour pour inclure des compléments d’information et un audioguide pour ceux qui visiteront le jardin.
Relation en évolution
«On célèbre aujourd’hui un autre témoignage de la coexistence pacifique entre vos ancêtres et les nôtres», a déclaré le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, lors de l’inauguration de l’espace, qui a réuni plusieurs membres de la classe politique et des Premières Nations.
Selon lui, l’aménagement du Jardin des origines symbolise en outre «un nouveau chapitre dans la relation entre les peuples autochtones et les premiers arrivants», un lien que les institutions en place tentent de restaurer et resserrer depuis quelques années.
Des traditions autochtones ont également fait partie intégrante de l’inauguration du jardin. Dominique Rankin, un chef héréditaire algonquin et homme de médecine, a performé un rite de remerciement lors duquel toutes les personnes présentes étaient placées en cercle et la professeure Nicole O’Bamsawin a présenté des chants abénakis avec son chœur.
Ce legs du 375e est permanent, voulant dire que la Maison Saint-Gabriel accueille désormais cinq jardins sur son terrain tricentenaire. Il s’agit du troisième legs complété dans lequel est impliqué de près ou de loin ce musée de Pointe-Saint-Charles.
Visitez maisonsaint-gabriel.qc.ca ou appelez au (514) 935-8136 pour plus d’information sur les tarifs et les heures d’ouverture de la Maison Saint-Gabriel.