En juillet, les ventes résidentielles sur l’île de Montréal ont bondi de 21% par rapport à la même période l’an passé. Dans l’ensemble du Grand Montréal, les transactions ont quant à elles augmenté de 16%
Ce mois de juillet confirme la vigueur du marché immobilier entrevue depuis le début de l’année à Montréal. Entre janvier et juillet 2017, les ventes cumulées de maisons unifamiliales, de copropriétés et de plex ont connu une hausse de 11% sur le territoire montréalais (+8% pour la région métropolitaine), en comparaison avec les mêmes données rapportées au cours de la période couvrant les mois de janvier à juillet 2016.
Si les arrondissements centraux ont connu des hausses marquées, comme Ville-Marie (+27%) avec 1 065 transactions durant les sept premiers mois de l’année ou le Plateau–Mont-Royal (+17%), c’est également le cas pour les quartiers plus éloignés, comme l’Île-des-Sœurs (+31%), l’Est de l’île (+15%) ou encore Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (+14%), selon des données fournies par la Chambre immobilière du Grand Montréal.
À l’inverse, seuls les arrondissements d’Ahuntsic-Cartierville (-4%) et du Sud-Ouest (-2%) ont connu une variation négative, notamment, pour le Sud-Ouest, en raison du peu de propriétés mises sur le marché.
Si les ventes de condos sont privilégiées (+24% en juillet), leurs prix ont eux aussi été révisés à la hausse. Sur l’île de Montréal, le prix médian d’une copropriété vendue en 2017 (janvier à juillet) est évalué à 290 000$ (+4%). Celui d’un plex, qui comprend de deux à cinq logements, est quant à lui estimé à 510 000$ (+5%).
Le prix médian d’une maison unifamiliale a également progressé de 8% pour atteindre 442 000$. Pendant le seul mois de juillet, ce prix a bondi de 13% par rapport à l’année passée.
Laval et la Rive-Nord ont également bénéficié de cette croissance, avec une augmentation de 14% des ventes en juillet, par rapport à juillet 2016. Du côté de la Rive-Sud, les transactions ont progressé de 6%.
«Excellente conjoncture»
Pour expliquer cette hausse, l’excellente forme du marché de l’emploi dans la province est mise en avant. Avec un taux de chômage au Québec de 5,8%, un record depuis 1976, «un sentiment de confiance s’est installé», assure Paul Cardinal, directeur du département de l’analyse de marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).
«Ça va au-delà de tout ce qu’on avait anticipé, explique-t-il. Puisque le marché de l’emploi est en feu et que les taux d’intérêts des prêts hypothécaires sont toujours dans un creux historique, tout pointe vers une excellente conjoncture du marché immobilier.»
Les étrangers arriveraient timidement
Autre élément pour justifier cette forte croissance du marché immobilier montréalais: la présence de plus en plus importante des investisseurs étrangers, dont l’impact est encore limité. Alors que Toronto et Vancouver ont mis en place une taxe de 15% pour les acheteurs non-résidents afin de tenter de stopper l’inflation immobilière, ces effets commencent doucement à se faire sentir du côté de Montréal, croit la FCIQ.
«Les statistiques sont encore approximatives, mais de plus en plus d’étrangers se tournent vers l’achat d’une propriété à Montréal», indique Paul Cardinal, tout en précisant que ces transactions ne représentent à ce jour qu’entre 1,5 et 2% du total des ventes.
«Il y a deux catégories d’investisseurs étrangers, reprend-il. Les Chinois, de plus en plus nombreux, achètent des maisons unifamiliales à des prix élevés dans Ville-Mont-Royal ou Westmount. Ils se placent juste derrière les Américains et les Français, qui sont eux à la recherche de condos dans le centre-ville et Griffintown, à des fins d’investissement ou pour héberger leurs enfants.»
Hausse encore attendue
Malgré la hausse récente du taux directeur décrétée par la Banque du Canada, qui va augmenter le coût des emprunts, cette vigueur immobilière devrait se poursuivre dans les prochains mois.
«La situation de l’emploi est plus importante et compte davantage dans la balance de réflexion des acheteurs. A court terme, cette hausse, et même si une deuxième pourrait intervenir d’ici la fin de l’année, ne devrait pas avoir d’incidence négative», prédit Paul Cardinal, qui y voit même un effet positif pour le marché immobilier.
«Ça fait longtemps qu’on dit aux consommateurs que les taux vont augmenter, ajoute-t-il. Ça peut être un déclic et avoir l’effet inverse. Les gens pourraient se dépêcher d’acheter pour éviter de payer une propriété plus chère, avec des taux plus élevés.»
L’offre de propriétés est cependant de plus en plus réduite. Elle a diminué de 15% par rapport à juillet 2016, d’après le système Centris, utilisé par les courtiers.
Les ventes par secteurs (de janvier à juillet 2017 par rapport à la même période en 2016):
- Ile-des-Sœurs : +31%
- Ville-Marie : +27%
- Saint-Laurent : +22%
- Plateau-Mont-Royal : +17%
- Westmount : +15%
- Pointe est (Montréal-Nord, Pointe-aux-Trembles, Rivière-des-Prairies) : +15%
- Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce : +14%
- Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension : +14%
- Anjou/Saint-Léonard : +14%
- Mercier-Hochelaga-Maisonneuve : +12%
- Rosemont-La Petite-Patrie : +12%
- Lachine/LaSalle : +10%
- Nord de l’Ouest de l’île : +6%
- Ville-Mont-Royal : +5%
- Sud de l’Ouest de l’île : -1%
- Sud-Ouest : -2%
- Ahuntsic-Cartierville : -4%
(Chiffres Centris)