Le président-directeur général d’Aéroports de Montréal (ADM), Philippe Rainville, a annoncé lundi des investissements de 2,5G$, qui serviront à améliorer et agrandir les installations aéroportuaires de Montréal-Trudeau au cours des 5 prochaines années.
Le débarcadère sera totalement remis à neuf pour en tripler la capacité, le stationnement à étages sera reconstruit et la construction d’une nouvelle aérogare sera entamée. «Montréal prend de l’expansion, il faut suivre», a insisté M. Rainville après avoir présenté des chiffres de croissance de fréquentation de 9,5% pour la dernière année.
D’ici 2023, une première section d’une nouvelle aérogare verra le jour avec 10 à 14 portes d’embarquement supplémentaires. «On va faire une première section, un peu plus loin sur le champ d’aviation et éventuellement on va la rattacher à l’aérogare existant», a précisé Philippe Rainville, qui parle d’un horizon de 2030 pour la nouvelle aérogare. S’il estime qu’il y a encore de l’espace pour plus de trafic, au mois d’août les passagers d’une quinzaine de vols par jour devront être transportés sur le tarmac par autobus pour leur embarquement. «On manque de portes en période de pointe, a ajouté le PDG. Avec ces nouveaux ajouts, ça devrait pallier à ça.»
Le nouveau débarcadère sera couvert d’un plafond de verre pour protéger les passagers des intempéries et la façade de l’aéroport sera remise à neuf et «encapsulée» dans ce nouveau design. «Je sens chez la population et les architectes une volonté de garder la façade, mais si le maintient de la façade dans sa capsule de verre était outrageusement trop cher, on devra passer au plan B», a nuancé M. Rainville.
C’est que sur les investissements de 2,5 G$, près de 2G$ proviendront d’un emprunt. «ADM est un organisme à but non lucratif et ne bénéficie d’aucune subvention gouvernementale», a rappelé le PDG. Il a sommé le ministre des Transports du gouvernement fédéral, Marc Garneau, «d’ouvrir le capital et de permettre de trouver des modes alternatifs de financement».
Les 500M$ restants proviendront des frais aéroportuaires chargés aux passagers. Ceux-ci ont été augmentés de 25 à 30$ récemment. «Pour le premier 2,5G$ on ne prévoit pas d’autre augmentation des tarifs», a assuré M. Rainville.
Le stationnement à étages sera aussi reconstruit. «C’est notre échangeur Turcot», a illustré le dirigeant d’ADM. Ce stationnement sera plus grand et il sera couvert d’un toit vert qui servira également d’accumulateur énergétique. Celui-ci devra être refait d’ici 2023 puisque la gare du Réseau express métropolitain (REM) sera située 35 mètres sous le stationnement. «Le REM arrive en 2023, il faut être prêt pour cette date. Sans le REM, il n’y a pas de fin où s’arrêtera l’agrandissement des stationnements. Il est indispensable à l’aéroport», a insisté M. Rainville
Avec toutes ces constructions le président d’ADM a convenu qu’il ne serait «pas évident» de garantir un accès aussi fluide à l’aéroport aux automobilistes et aux passagers. «C’est à développer, on va travailler sur ça dans les mois à venir. On va prendre notre temps et ralentir les travaux s’il le faut, mais on doit faire l’expansion, a souligné Philippe Rainville. De toute façon, on devait faire les travaux avec l’arrivée du REM.»