Quebecor veut tester un premier abribus intelligent, capable notamment de mesurer le nombre de clients attendant à proximité et même d’évaluer leur humeur.
L’abribus serait capable d’identifierles usagers qui attendent l’autobus grâce à leur cellulaire ou tout autre objet connecté. «Une partie difficile consiste à discriminer les usagers dans l’abribus des piétons ou des automobilistes passant à proximité», a expliqué mercredi Ygal Bendavid, partenaire du projet pour le compte de l’École des Sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.
Une fois détectés, les usagers pourraient ensuite recevoir des informations sur le prochain passage de leur autobus, sur la météo, voire des promotions dans les commerces situés à proximité s’ils ont téléchargé une application permettant ce genre de communication.
«Ça pourrait même aider la Société de transport de Montréal (STM) à ajuster ses passages en fonction de l’achalandage des différents abribus», a ajouté M. Bendavid.
Ce projet est réalisé dans le cadre du Laboratoire à ciel ouvert de la ville intelligente, qui est notamment piloté par Vidéotron, une filiale de Québecor, qui est responsable de la gestion des nouveaux abribus de la STM. Depuis 2013, l’entreprise s’est entendue avec la STM pour installer et entretenir ces abribus, en plus d’être en charge de l’exploitation publicitaire.
«On en est actuellement à la phase de définition du projet. Il faudra ensuite évaluer la technologie à déployer et sélectionner les cas d’usage (services offerts aux usagers) en vue d’un essai en 2019», a indiqué Romy Martinez, superviseuse de l’équipe d’innovation de Vidéotron.
L’équipe songe à intégrer dans l’abribus intelligent des cameras capables d’évaluer l’humeur des usagers. La technologie est actuellement testée par Moodshine, une startup montréalaise qui travaille elle aussi au sein l’incubateur de Vidéotron.
«Notre système est capable de capter les émotions des clients (content, mécontent, neutre). tout en préservant leur anonymat, car les images sont automatiquement effacées», a expliqué Victor Lambin-Iessi, fondateur de la startup, qui teste actuellement le service dans une boutique du carrefour Angrignon.
Utilisée dans un abribus, la technologie pourrait permettre d’évaluer l’évolution de l’humeur des usagers en fonction de l’attente. Dans une perspective plus commerciale, la technologie pourrait aussi être utilisée pour varier la publicité en fonction de l’usager ou même des émotions qu’il exprime face au produit qui lui est présenté sur le panneau publicitaire.
Même si l’expérience technologique s’avère un succès, rien ne dit que l’installation de ce type d’abribus se fera sans résistance. Rappelons qu’en 2014, l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal s’Était opposé à l’installation d’abribus affichant de la publicité à proximité de parcs.