Réunis au centre-ville pour la présidentielle américaine, les partisans montréalais de Barack Obama ont pu crier victoire mardi soir au terme d’une soirée électorale chaudement disputée.
«Je suis extrêmement fière!», s’est exclamée Danielle, une étudiante de Saint-Louis, au Missouri, qui participait au rassemblement pro-Obama du Sir Winston Churchill Pub, sur la rue Crescent à Montréal. «Une victoire de Romney aurait ramené les États-Unis 50 ans en arrière», a-t-elle ajoutée, précisant que pour elle, cette élection était avant tout une question de droits civiques et de justice sociale. L’événement réunissant quelques centaines de personnes était organisé par l’organisme des démocrates à l’étranger, Democrats Abroad.
Tout comme en 2008, plus d’une centaine de partisans du président américain s’étaient également donné rendez-vous au resto-bar Factory sur la rue Saint-Laurent, dans l’espoir d’assister à une deuxième consécration d’Obama.
«Cette élection a un impact sur le monde entier», lance Ariane Shaza, conseillère en environnement venue encourager le président sortant. Une opinion relayée par Christian Thorsen, un Danois installé à Montréal pour étudier la sociologie. «Les États-Unis sont prétendument les leaders du monde libre, or ils entraînent souvent d’autres pays dans leurs guerres. L’approche d’Obama en matière de politique internationale me semble beaucoup plus sensée», déclare-t-il.
Les cris de joie se faisaient rare en début de soirée, alors que les réseaux CNN et NBC annonçaient des résultats partiels très serrés. Le républicain Mitt Romney a talonné Barack Obama jusqu’en fin de la soirée, les votes dans plusieurs états-clés, particulièrement la Floride, étant partagés presque également entre les deux candidats à la Maison-Blanche. Mais les partisans sont passés de la crainte au soulagement à mesure que le président sortant creusait son avance.
De l’avis de la plupart des démocrates sondés, la ré-élection de Barack Obama a une portée bénéfique dans les relations des États-Unis avec le Canada. «L’élection de Mitt Romney rendrait les conservateurs à Ottawa trop confortables avec leurs politiques de droite», soutient Marie-Christine Jeanty, une Montréalaise de 29 ans. Obama les oblige en quelque sorte à rester vers le centre.»
L’organisatrice de l’événement tenu au resto-bar Factory, Martine St-Victor, soutient que l’engouement pour les élections de cette année est aussi fort, sinon plus, qu’il y a 4 ans, quand le rassemblement pro-Obama s’était vu obligé de refuser des partisans à l’entrée. «Des gens de tous les horizons sont captivés par les présidentielles, constate-t-elle. Autant des étudiants américains établis ici que des gens ayant la double citoyenneté. Ou tout simplement des Montréalais qui ne peuvent voter mais qui souhaitent quand même exprimer leur allégeance.»