Dans la métropole montréalaise, les milieux naturels rendent des services écologiques évalués à 2G$ par an, que ce soit en termes de prévention des inondations, d’amélioration de la qualité de l’air ou de protection de la biodiversité. Mais il y a place à l’amélioration, selon des chercheurs dont les travaux seront présentés, vendredi, à la tour du Stade olympique, dans le cadre du Sommet sur les infrastructures naturelles et les phytotechnologies. État des lieux.
La fin du gazon!
En comparant une surface gazonnée tondue toutes les deux semaines à trois autres types de friches à végétation basse de Laval et de Montréal, des chercheurs de l’Université de Montréal et du réseau des Universités du Québec se sont rendu compte que le nombre d’invertébrés était similaire, mais que leur volume était jusqu’à dix fois moins important. En outre, «les surfaces gazonnées affichent en moyenne une température supérieure de cinq degrés Celsius par rapport aux autres types d’aménagement», écrivent les chercheurs.
Les zones de basse végétation de la métropole représentent 68 000 hectares, mentionnent les chercheurs qui recommandent de s’attarder aux 43 713 hectares situés à proximité d’îlots de chaleur, tels que le Technoparc de Saint-Laurent. Dans ces zones, ils suggèrent de complexifier les plantations et d’espacer la tonte du gazon.
Le 1% pour la nature
Quand une institution gouvernementale construit un bâtiment, elle réserve généralement 1% de son budget pour l’inclusion d’une œuvre d’art. Pourquoi ne pas réserver aussi 1% du budget d’un projet de construction public ou privé pour ajouter un parc, un plan d’eau, un toit vert ou un bassin de biorétention des eaux de pluie?
Les sommes ainsi dégagées pourraient avoisiner les 370M$ par an, selon une étude de la Fondation David Suzuki, qui souligne que les gains environnementaux et même pécuniaires (valeur des constructions) supplanteraient largement les coûts associés à cette mesure.
Rentables, les arbres
Les 413 297 arbres géoréférencés sur l’île de Montréal offrent des services écologiques équivalant à 4,3M$, selon un rapport de la firme eco2urb. Par exemple, en retenant l’équivalent de 100 piscines olympiques d’eau de pluie par an, ces arbres allègent la facture à l’usine d’épuration est de 141 123$… et 90 cents.
Le stockage du carbone équivaut à un service évalué à 516 400$ tandis que la réduction de la pollution de l’air est évaluée à 3,55M$. Même si 354 espèces ont été recensées à Montréal, trois d’entre elles totalisent 40% des arbres plantés, notent les chercheurs qui soulignent les risques que présente un tel manque de variété.
Sachant que les scénarios climatiques envisagent une hausse des précipitations annuelles d’environ 10% à Montréal, le rapport recommande d’assurer la protection minimale et rapide d’au moins 17% du territoire de la communauté métropolitaine de Montréal ainsi que de de prioriser la revégétalisation des berges et la renaturalisation des milieux humides.