Montréal

Ensemble Montréal veut sécuriser le passage des piétons aux intersections

L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal propose de programmer les feux de circulation situés aux abords des écoles et des résidences pour personnes âgées afin d’empêcher les automobilistes de rouler pendant la traversée des piétons.

Une motion en ce sens sera déposée à la prochaine réunion du conseil municipal, le 17 décembre prochain dans le but d’offrir «un environnement plus sécuritaire pour les piétons et plus propice pour le transport actif en général».

«Quand on regarde les statistiques, on le voit: 43% des accidents en région métropolitaine impliquent des piétons et 55% de ces accidents surviennent aux intersections.» – Dominic Perri, conseiller de Saint-Léonard Ouest, en entrevue avec Métro.

Ces données sont tirées d’un bilan de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) paru en 2016.

Il y a, selon M. Perri, un «problème réel» à Montréal, sachant que 2018 a été l’année «la plus meurtrière depuis cinq ans, du point de vue des piétons», a-t-il renchéri. «Il ne faut pas seulement penser aux cyclistes. Il faut penser aux jeunes et aux personnes âgées aussi, deux groupes très vulnérables», a-t-il dit.

Pour le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez, la motion s’inscrit «parfaitement» dans la Vision Zéro, qu’a adoptée la Ville de Montréal en 2016. Cette approche, dont le plan d’action devrait être présenté cet hiver, a pour but de réduire «au maximum» les morts et les blessures graves dans les rues de la métropole.

«On s’attend à avoir l’appui de l’administration Plante. La mairesse avait promis de sécuriser plus de 20 intersections dangereuses et ça n’a pas été fait jusqu’ici, après une longue année.» – Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

À Québec, 86% des feux de circulation sont «tout-rouge» au passage des piétons. À Sherbrooke, cette proportion atteint 62%.

À Montréal, «[ces feux de circulation rouges pour les piétons] se comptent sur les doigts de la main», selon Lionel Perez. Il a souligné que Québec et Sherbrooke présentent des taux beaucoup plus faibles de piétons-victimes par 100 000 habitants, soit de 37,7% pour la Capitale-Nationale et de 20,5% en la ville de l’Estrie. Cette proportion se situe à 63% dans la métropole.

«Ça démontre que ça fonctionne ce genre de projet. C’est apprécié par la population, ça donne un sentiment de sécurité aux piétons. C’est insuffisant ici. Si c’est assez bon pour le coin de l’hôtel de ville, c’est bon pour les écoles et les résidences de personnes âgées», a martelé M. Perez, faisant référence au feu de circulation «tout-rouge» situé au coin des rues Gosford et Notre-Dame.

Mais Québec ou Sherbrooke ne sont pas Montréal, tempère Dominic Perri. «Ce n’est pas pratique partout. S’il y a des intersections où les besoins ne sont pas là, il faut aussi penser aux automobilistes qui doivent circuler, a-t-il envisagé. Sur les rues locales, c’est possible, mais sur les grandes artères, c’est sur demande.»

Les deux élus soutiennent que le système des feux de circulation a été modernisé et électronisé à Montréal. D’ici 2021, il devrait normalement être connecté à un ordinateur central à l’hôtel de ville. «D’ici même, on peut donc facilement faire les ajustements», a avancé M. Perri.

Quoiqu’il en soit, Ensemble Montréal ne veut pas que son idée «devienne politique». «On s’attend plutôt à un consensus, a tranché Lionel Perez. On ne veut pas mettre l’administration sur la défensive. Tous les élus seront invités à donner leur liste d’intersections dangereuses, mais à la fin de la journée, on veut laisser les experts-ingénieurs travailler.»

M. Perez voit en la proposition de son parti une opportunité pour Projet Montréal «de poser un geste concret, et non seulement des paroles en l’air».

Joint par Métro, le cabinet de la mairesse, Valérie Plante, a estimé qu’il faudra avoir ce débat sur les feux de circulation «au prochain conseil municipal» avant d’en discuter sur la place publique.

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