Le président de Transcontinental, François Olivier, entend se présenter à l’hôtel de ville de Montréal en 2019 pour défendre le Publicsac, un produit «géré de façon écoresponsable», selon lui.
«Ça va être une opportunité pour voir comment aider», a indiqué mardi le dirigeant d’entreprise en entrevue à Métro. Il a évoqué la possibilité de donner un coup de main aux centres de tri en «éduquant les consommateurs», notamment en leur expliquant de retirer les publicités des sacs de plastique.
M. Olivier a par ailleurs souligné que les feuillets publicitaires contenus dans le Publisac sont faits à partir de papier recyclé et de résidus de moulins de scie. «Ça fait des décennies qu’on ne coupe plus des arbres pour faire du papier journal», a-t-il précisé.
Près de 86% des journaux, des encarts et des feuillets publicitaires se retrouvent dans les bacs de recyclage. «On peut toujours faire mieux, a dit M. Olivier. On pense qu’on peut monter [cette proportion] en haut de 90%».
François Olivier faisait cette sortie puisque la Ville de Montréal réfléchira à la distribution du Publisac au début de l’année 2019, à l’occasion de la mise à jour du plan directeur de gestion des matières résiduelles, dont les travaux seront confiés à la commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs.
Le mois dernier, la commission des finances et de l’administration de la Ville de Montréal a suggéré, dans son rapport sur le budget 2019, d’«évaluer les coûts environnementaux et financiers» de ces sacs, qui contiennent des feuillets publicitaires et qui sont distribués à toutes les semaines.
En réaction à cette recommandation, le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a jugé l’idée «très pertinente», pendant la séance extraordinaire du conseil municipal sur le budget de la Ville de Montréal. Il a toutefois souligné que le Publisac permet aussi la distribution des journaux hebdomadaires, qui contiennent des nouvelles sur la politique municipale, un argument qu’a aussi fait valoir François Olivier.
Le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED) juge pour sa part que le Publisac est un «outil du dernier siècle, qui ne devrait pas exister».
«Ce n’est pas parce que c’est recyclable que c’est bon pour l’environnement», a indiqué son directeur général, Karel Ménard. Ce dernier croit qu’une politique nationale sur le «courrier non-sollicité» devrait être adoptée au Québec. Il a cité l’exemple de la Belgique où des amendes salées sont remises lorsque la consigne concernant le courrier non-désiré n’est pas respectée.