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Les professionnels de la Ville de Montréal rejettent l’offre patronale

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Le Syndicat des professionnels municipaux de Montréal (SPPMM) a rejeté l’offre de contrat de travail de la Ville de Montréal dans une proportion de 97%. Sa convention collective est échue depuis près de cinq ans.

Près de 800 des 2000 membres du syndicat se sont présentés à l’assemblée générale, mercredi soir. Il s’agit d’une «participation record», a fait savoir à Métro la présidente du SPPMM, Anne Dorais, en soulignant que son exécutif avait lui-même recommandé à ses membres de refuser l’offre.

À ses dires, l’offre de la Ville de Montréal représente «un recul majeur de la rémunération des employés par rapport à l’IPC [indice de prix à la consommation], de même qu’une diminution de plusieurs conditions de travail». «À terme, on se retrouverait en 2022 avec [une baisse de salaire de] -6%. On n’aura plus rien pour négocier», a-t-elle martelé, en entrevue.

«Dans un contexte où la main-d’œuvre est valorisée parce qu’elle est rare et où la mairesse Plante dit favoriser les effectifs internes, le message n’est pas tellement cohérent. On nous parle d’équité, mais les policiers et les juristes n’ont pas les coupes qu’on nous demande.» -Anne Dorais, porte-parole du SPPMM

Le syndicat déplore que la Ville force ses membres retraités à assumer «la totalité du financement de leurs assurances médicales». «La Ville demande que ça devienne complètement financé par le retraité, sachant que les médicaments sont en hausse de coûts flagrante», a dit la porte-parole du SPPMM.

Les salariés actifs ne seraient pas en reste. «En gros, on nous dit que si tu prends des congés de maladie, on te les paiera à 80%, et que si tu ne le prends pas, on ne va te rembourser que 30%», s’est indignée Mme Dorais. «C’est sans compter les congés personnels, qui sont réduits en nombre d’heures», a-t-elle ajouté.

Selon le syndicat, la Ville souhaite aussi que l’augmentation progressive du salaire soit freinée. «Sur une carrière, en moyenne, on vient retrancher près de 47 000$, d’après Anne Dorais. C’est de l’argent qu’on ne reverra jamais.» La Ville entend aussi calculer les primes de retraite d’un employé sur son salaire de base, et non sa rémunération finale, d’après le syndicat.

Des attentes
En novembre 2017, quand Valérie Plante et Projet Montréal ont pris le pouvoir, le syndicat dit avoir cru «que les négociations seraient relancées sur une nouvelle base».

«Ça ne s’est pas empiré [depuis l’administration Coderre], mais on s’attendait vraiment à un vent de changement, ce qui n’est pas du tout le cas, a mentionné la porte-parole. Elle estime que l’administration Plante «veut mettre tout le monde dans le même moule» actuellement.

La Ville fait selon elle valoir son cadre financier comme argumentaire dans les négociations, alors qu’une municipalité, «c’est aussi ses employés et les activités qu’ils ou elles réalisent», a-t-elle déclaré. «C’est étrange de voir Mme Plante vanter le travail-famille et venir nous couper dans ce créneau-là», a-t-elle noté.

Le SPPMM représente tous les professionnels œuvrant à la Ville de Montréal, sauf les ingénieurs, les architectes et les juristes, qui ont leur propre syndicat. Parmi ses 2000 membres, il y a notamment des employés municipaux en communications, en informatique, en urbanisme, en sports et loisirs et dans les bibliothèques.

Dans un communiqué paru jeudi en fin de journée, la Ville de Montréal dit pour sa part avoir «été guidée par le principe d’équité envers ses employés» pendant les négociations, «et ce, en respect avec les ententes convenues avec d’autres groupes d’employés, depuis plus de deux ans».

Montréal estime que son offre «tient compte de la capacité de payer des Montréalais, s’inscrit dans son cadre financier et respecte l’équité interne avec les autres groupes d’employés». L’administration a ajouté qu’elle «attend de recevoir les explications du syndicat quant aux motivations ayant mené au rejet de cette offre».

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