Montréal

La Chorale de l’Accueil Bonneau : que sont-ils devenus?

1re rangée à l’avant : Claude, Colas, Raynald, JeanLouis, Michel, Ben. 2e rangée : Jocelyn, André, Enrico, Léo, Stanislas. 3e rangée : Jean-Paul, Robby, Gilles, Réjean. 4e rangée : Léon, Michel, Jean-François, Pierre, Guy.

L’ex-Chorale de l’Accueil Bonneau reprend du service pour les Fêtes et cherche des contrats de chant.

Même si elle se nomme La Chorale sous les étoiles depuis un différend avec l’Accueil Bonneau, sa vocation reste la même : réintégrer les exclus. Justement, ces exclus, que sont-ils devenus?

Les 1 400 concerts jusqu’aux États-Unis et en France, les 110 000 CD vendus et les nombreuses marques de sympathie ont aidé plusieurs choristes à remettre de l’ordre dans leur vie.

Léo, autrefois locataire à la Maison du Père, a maintenant un logement et une vie plus stable. Son fils Jocelyn a même créé une entreprise. Après une période d’itinérance, Raynald a repris ses études et est maintenant infirmier urgentiste. Les deux Michel ont eux aussi retrouvé un toit. Comme 60 % des itinérants, ils sont arrivés à attacher les wagons, évitant ainsi l’itinérance chronique qui concernerait actuellement plus de 12 000 Montréalais.

Six des choristes ont désormais atteint 65 ans, ce qui leur permet enfin de toucher une petite retraite qui améliore leur quotidien. Enrico a renoué avec sa famille et est retourné en Corse. Ben, le doyen, vit une retraite paisible en résidence, alors que Stanislas continue de donner des cours particuliers malgré la maladie.

Pour cinq des membres (Guy, Jean-Paul, Gilles, Réjean et Colas), l’aventure a pris fin abruptement, victimes de crise cardiaque, de cirrhose du foie ou du cancer. Colas se creusait depuis 12 ans des trous dans la neige pour survivre à l’hiver sur le mont Royal. Ils avaient en moyenne 58 ans. «Même si on manque de statistiques, cela correspond à l’espérance de vie qu’on observe sur le terrain», indique Pierre Gaudreau, coordonnateur au Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

Depuis l’année de sa création en 1996, 52 voix sont passées par la chorale. «Au début, les intervenants me disaient que l’idée d’une chorale ne marcherait pas, qu’on ne créait pas un collectif avec des âmes solitaires», se souvient Pierre Anthian, prothésiste dentaire et instigateur du projet. Les sceptiques ont été confondus.

Idée
Les personnes ou les entreprises voulant recruter la chorale pour un tour de chant peuvent contacter la Fondation Brouillon d’idées.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version