Les déplacements à pied devraient être prioritaires sur la nouvelle avenue McGill College qui verra le jour d’ici 2021. L’axe encadré par les rues Cathart et Sherbrooke ne devrait toutefois pas être complètement piétonnier, d’après l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
«En raison du caractère axial de l’espace public McGill College, qui diffère d’une place publique, la commission est d’avis qu’il faut consacrer dans le futur aménagement une place prioritaire aux piétons, sans pour autant piétonniser l’entièreté des tronçons», écrit l’OCPM dans son rapport rendu public vendredi matin et dont Métro a obtenu copie.
Dans cet esprit, l’OCPM recommande à la Ville de Montréal de créer trois îlots sur l’avenue McGill College avec des ambiances différentes. Sur le site compris entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Président-Kennedy, les piétons seraient les maîtres d’un lieu très végétalisé, qui assurerait un lien avec les espaces verts de l’Université McGill, d’après la proposition de l’OCPM. Celui-ci suggère aussi de mettre en place un espace piétonnier et animé entre les rues Cathart et Sainte-Catherine, avec toutefois moins de verdure et plus de minéraux. Entre les deux, il y aurait un espace partagé, avec deux voies de circulation automobile plutôt que quatre, de même que la station McGill du Réseau express métropolitain (REM), laquelle ferait le lien avec le Montréal souterrain grâce à des puits de lumière et des verrières. Ses accès se trouveraient «en façade» des commerces déjà en place, conseille l’OCPM.
Les cyclistes pourraient avoir accès à l’avenue McGill College, mais sans qu’un aménagement leur soit destiné. «Une piste cyclable réservée nord-sud ne pourrait se justifier en fonction des priorités établies par la majorité des participants en lien avec la création d’un havre de paix, d’un lieu de séjour, de rencontre, verdoyant», mentionne l’OCPM dans son rapport.
La Ville de Montréal devrait aussi tirer profit du mobilier urbain, de l’éclairage, de la signalisation, de l’art public et de la végétation en vue de créer une signature de l’avenue McGill College, estime l’organisme.
«Le futur espace, s’il respecte le génie du lieu, qu’il est bien réfléchi, planifié et coordonné avec les autres interventions des secteurs avoisinants, pourrait avoir dans des délais assez courts, des répercussions significatives sur le cadre de vie des personnes qui le fréquentent», écrit la commission, qui propose la création d’un comité de pilotage et d’orientation pour décider du nouvel aménagement de l’avenue McGill College.
«Nous poursuivons notre réflexion avec un important exercice de cocréation qui aura lieu du 28 février au 2 mars prochain, lors duquel une quarantaine d’experts locaux et internationaux partageront leurs réflexions et leurs conclusions. Un concours de design d’envergure sera ensuite lancé.» – Youssef Amane, directeur des relations médias au cabinet de Valérie Plante, précisant que le rapport «exhaustif» de l’OCPM «sera un intrant supplémentaire».
Le rapport de l’OCPM a été rédigé à la suite d’une série de consultations publiques, qui se sont déroulées l’automne dernier, au cours de laquelle 1500 personnes ont participé et 32 mémoires ont été produits.
Les participants ont apprécié la démarche de la Ville, mais, tout comme l’OCPM, ont jugé les orientations «imprécises». Ils ont déploré «l’absence d’études relatives à la circulation, aux coûts et au financement du projet». «Ces informations auraient permis de pleinement appréhender le projet et de mieux orienter les propositions», indique l’OCPM dans son rapport.
La nouvelle place publique de l’avenue McGill College doit être complétée en 2021, à la suite des travaux de construction de la station McGill du REM par CDPQ Infra. Un budget de 35M$ a été pour ce faire prévu à la Ville de Montréal. Même si l’aménagement de la place publique sera terminé seulement dans deux ans, l’avenue McGill College pourrait devenir en partie piétonne dès cette année, avait dit la mairesse Valérie Plante, en août dernier, lors de l’annonce des consultations publiques. Elle avait alors souhaité que l’artère devienne «aussi emblématique que la montagne ou le fleuve».
Tout comme la Ville de Montréal, Piétons Québec, l’organisation nationale représentant les intérêts des piétons, a indiqué à Métro avoir «besoin de prendre connaissance du rapport» avant de réagir à celui-ci dans les prochains jours.