Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) lance une série de rencontres avec la population des cinq villes qu’il dessert afin «de renforcer le lien de confiance et de proximité».
C’est l’Institut du Nouveau Monde qui sera chargé d’organiser ces forums citoyens. Une dizaine de rencontres sont prévues au mois d’avril dans les villes de Brossard, Saint-Lambert, Longueuil, Boucherville et Saint-Bruno-de-Montarville.
«Les discussions se feront par petits groupes de 5 à 10 personnes et les résultats obtenus à chaque table seront résumés et présentés aux autres participants de la rencontre. Ils serviront de base à la rédaction d’un rapport qui sera remis au service de police en juin 2019, puis rendu public tel que le sont tous les rapports de consultation que mène l’INM», explique Sophie Seguin-Lamarche, porte-parole de l’organisme.
Un questionnaire étoffé est aussi mis en ligne dès mardi afin de dresser un portrait de la situation. Selon les données colligées par Métro à partir de 130 documents judiciaires, de 2010 à 2015, les policiers de l’agglomération de Longueuil figuraient en troisième position parmi les policiers municipaux les plus sanctionnés en déontologie policière, notamment pour du profilage racial et l’usage de la force sans droit. Ils avaient été plus réprimandés que leurs collègues de Laval, qui compte pourtant 8% plus de policiers.
Par contre, Longueuil, compte le plus fort taux de policières dans ses rangs parmi les 50 agglomérations canadiennes de plus de 100 000 habitants.
Tout ce travail de consultation servira aussi «à nourrir le plan de relève du service de police et finalement, à accompagner un changement de culture au sein du service de police », a indiqué le directeur du SPAL, Fady Dagher, par communiqué.
Ce genre de consultation est une première au Québec pour un corps de police. Cet été, la Service de police de la Ville de Montréal avait lancé un appel d’offres pour mesurer l’ambiance au sein de ses effectifs, mais il s’agissait d’un sondage interne. L’appel d’offres avait finalement été annulé, car le seul soumissionnaire conforme offrait un prix trop élevé.
La Ville de Montréal n’a pas l’intention pour le moment d’effectuer un exercice similaire. Laurence Houde-Roy, la porte-parole du comité exécutif, souligne toutefois que la Commission sur la sécurité publique siège désormais presque toujours en public et que le SPVM s’y présente très souvent et peut ainsi répondre aux questions des citoyens.