Montréal

Manifestation d'appui à «Idle No More»

Lise Millette - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Montréal, vendredi, tantôt avec des plumes rouges et des tambours, tantôt avec des carrés rouges, quelques casseroles et des bannières affichant des slogans pro-environnement.

À l’ombre du Palais des congrès, une porte-parole des Premières Nations de la Côte-Nord qui s’est présentée sous le simple nom de Melissa a tenu à préciser que le mouvement «Idle No More» n’est pas qu’une lutte amérindienne. Les revendications autochtones se veulent le point de départ d’une contestation beaucoup plus large, à son avis.

Sur la place Riopelle, qui a accueilli il y a à peine un an les tentes du mouvement «Occupy» suivies plus tard des manifestants des grèves étudiantes, des militants de l’un et l’autre de ces mouvements étaient présents, côtoyant des autochtones de tous âges.

Margaret Chittspattio, une membre des Premières Nations, s’est dite étonnée de voir une telle foule massée au centre-ville de Montréal. Pour elle, le mouvement «Idle No More» est d’abord une manière d’obtenir un respect des engagements non tenus.

Dans leurs discours dénonçant les promesses passées à l’égard des Premières Nations, les leaders autochtones ont aussi décrié les politiques fédérales et les projets de loi C-38 et C-45, ces projets dits «mammouths» adoptés après de longues heures de débat à la Chambre des communes.

Sous les odeurs d’encens accompagnées de chants ancestraux, les discours des porte-parole étaient parsemés d’appels à la solidarité. Depuis 500 ans, les nations s’ignorent, il faut mettre un terme au fossé, a répété Melissa, la représentante des Premières Nations de la Côte-Nord.

La foule hétérogène s’est par la suite mise en marche, conservant les symboles et les pancartes de différentes luttes qui avaient néanmoins pour tronc commun des revendications pour une justice sociale et une meilleure protection de l’environnement.

Aussi dans la foule, mais plus discrets, des députés du Nouveau Parti démocratique et de Québec solidaire venus en appui aux autochtones. Pour le député de Québec solidaire Amir Khadir, cette nouvelle descente dans la rue ne vient que démontrer la volonté citoyenne de s’attaquer au déficit démocratique à Ottawa.

«Les nations autochtones sont au premier plan et demandent aux non-autochtones de se joindre à elles, dans une bataille contre les politiques réactionnaires du gouvernement Harper», a dit Françoise David, autre députée de Québec solidaire.

«J’étais certaine qu’on reviendrait à la rue, parce qu’il n’y a rien de régler, ni pour les autochtones, ni pour l’environnement, ni pour la culture», a-t-elle ajouté.

La mobilisation entourant «Idle No More» s’étend dans toutes les régions du Canada, des provinces atlantiques à l’Ouest du pays.

«Nous sommes ici par solidarité humaine, pour les droits humains, la justice sociale, la protection de l’environnement et de valeurs démocratiques. Ce sont des valeurs que nous défendons et il faut que ce gouvernement entende le peuple autochtone et derrière lui tous les Canadiens qui s’expriment contre des projets comme C-38 et C-45», a soutenu Hélène Leblanc, députée néo-démocrate de Lasalle-Émard.

Sa collègue de la circonscription d’Hochelaga, Marjolaine Boutin-Sweet, a renchéri en précisant que «les rivières, les lacs, les forêts et l’air également, nous concernent tous, autochtones ou non».

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