Des membres du Syndicat des employés d’entretien de l’Université de Montréal (SEEUM), qui sont en grève depuis le 14 mars dernier, déplorent que l’institution d’enseignement ait recours «à des briseurs de grève», contrevenant ainsi au Code du travail.
C’est du moins ce que les grévistes, qui se disent «en beau fusil», affirment avoir «découvert la semaine dernière».
«Vendredi dernier, un électricien a appelé à la centrale thermique pour un renseignement en lien avec un travail qu’il avait à faire. C’est le sous-traitant qui lui a répondu», a expliqué à Métro le président du SEEUM, Sylvain Chicoine.
Il affirme que la fin de semaine dernière, le même genre d’incident s’est produit. «Un autre électricien est entré dans une salle mécanique, et il a vérifié les signatures d’un registre. Il s’est aperçu qu’une personne inconnue avait signé le registre obligatoire de vérification», a-t-il poursuivi.
D’après l’organe syndical, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), la situation a d’ores et déjà été portée à l’attention du ministre du Travail, Jean Boulet. Un enquêteur a par ailleurs été mandaté pour faire la lumière sur cette situation, selon le syndicat, qui affirme que «le rapport qui sera remis aux parties d’ici quelques jours va corroborer [sa] version».
L’UdeM dément
Appelée à réagir, la porte-parole de l’Université de Montréal (UdeM), Julie Gazaille, a pour sa part nié en bloc les allégations syndicales, assurant au contraire que l’institution «respecte entièrement les lois du travail». «Il n’y a aucun recours à ce qui est appelé des briseurs de grève par le syndicat», a-t-elle martelé.
Mme Gazaille dit «se désoler de la prolongation de la grève». «C’est par la négociation que ce conflit va se régler et nous avons signifié notre disponibilité au conciliateur à cet effet. C’est [lui] qui doit convoquer les parties», a-t-elle précisé.
La dernière rencontre entre les deux parties a eu lieu le 15 mars dernier. D’après Julie Gazaille, aucune autre séance de négociations n’est prévue à l’heure actuelle.
Pour Sylvain Chicoine, il est surtout «désolant» de constater que l’UdeM, «une institution prestigieuse qui se targue d’être parmi les meilleurs employeurs au Canada» utilise «des moyens douteux et archaïques, plutôt que de négocier de bonne foi». «C’est scandaleux», s’est-il indigné.
La vingtaine de techniciens en mécanique du bâtiment et de mécaniciens en machines du syndicat, dont la convention collective est échue depuis le mois d’avril 2015, ont rejeté à la quasi-unanimité l’offre «finale» de l’UdeM le 5 mars dernier. Dans les négociations, les principaux conflits entre l’institution d’enseignement et le syndicat concernent la durée de la convention collective, la sous-traitance et l’accumulation d’heures supplémentaires dans une banque de temps.