Sans une transformation des habitudes d’achat des citoyens, la durée de vie de plus en plus courte des produits de consommation entraînera un désastre écologique. C’est le message que souhaite faire passer le professeur de l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’UQAM, Fabien Durif, dans le cadre d’une conférence sur «l’obsolescence programmée», mardi, à la Maison du développement durable.
Selon lui, il faut changer le réflexe de se débarrasser d’un objet lorsqu’un produit plus récent vient prendre sa place sur le marché. «La durée de vie extrêmement faible des produits combinée à leur impact environnemental crée un problème qui ne fait que s’amplifier», explique-t-il.
Par exemple, les téléphones cellulaires possèdent en général une durée de vie de 18 mois. «Or, selon des études réalisées en France, on se rend compte que la fabrication des cellulaires nécessite autant de matières premières que l’extraction de 7,4 kg de cuivre», compare M. Durif, qui est également directeur l’Observatoire de la consommation responsable. À long terme, ce type de surconsommation a énormément de conséquences sur l’environnement, déplore-t-il.
Si les fabricants sont souvent montrés du doigt comme étant à l’origine de ce problème, les citoyens sont tout aussi à blâmer, juge le professeur à l’ESG. «Personne ne nous force à acheter quoi que ce soit», indique-t-il. Au-delà de l’importance d’investir dans des produits durables, Fabien Durif propose de favoriser les produits de seconde-main et l’économie partagée (acquérir une tondeuse avec ses voisins, par exemple) quand vient le moment d’acheter.
«Il faut aussi voir comment il est possible de reconvertir les produits qui ne servent plus, de leur donner une seconde vie», suggère-t-il.
À la maison du développement durable
Mardi, 12h15