Montréal

Cannabis: une nouvelle association de producteurs voit le jour au Québec

Henri Ouellette-Vézina - Métro

Une nouvelle association représentant les producteurs de cannabis au Québec a vu le jour mardi, avec pour objectif de promouvoir la «responsabilité sociale» des fournisseurs et de soutenir une industrie «florissante».

À son premier jour d’existence, l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC) compte déjà près d’une dizaine de membres ; HEXO, Mtl Cannabis et Great White North en font notamment partie. Cinq autres producteurs se joignent également à la coalition.

«Le Québec est très en retard quand on regarde le nombre de licences autorisées avec 12 succursales contre 147 au Canada, constate le président de la nouvelle association, Michel Timperio, en entrevue à Métro. C’est important qu’on soit plus présents, qu’il y ait plus d’engagements pour le développement de l’industrie, toujours dans une perspective de santé publique, d’information, de sensibilisation.»

L’AQIC dit vouloir être «présente à la table des négociations» lors des prochaines étapes de développement de l’industrie du cannabis, à l’occasion d’éventuelles commissions parlementaires ou de forums de discussions.

«On est la voix des producteurs et on veut être entendus pour faire avancer le débat au niveau législatif, soutient le président. Le Québec est quand même distinct par rapport aux autres provinces dans sa façon de faire. On verrait d’un bon œil une harmonisation des pratiques au niveau national.»

La Société québécoise du cannabis (SQDC) ainsi que le gouvernement Legault ont tous deux été avisés de la création de l’association et voient son arrivée d’un bon œil, d’après M. Timperio. «Il faut comprendre qu’on n’est pas dans des visées contestataires ; on est tournés vers la collaboration, l’ouverture. On espère seulement être sur la même tribune que tout le monde», tranche-t-il.

«Il y a encore un stigma. L’industrie du cannabis est encore méconnue. Notre but, c’est d’échanger avec plusieurs organismes pour déconstruire ces mythes-là et contribuer à mieux construire le secteur.» -Michel Timperio

Joint par Métro, le porte-parole de la Société québécoise du cannabis (SQDC), Fabrice Giguère, dit bien accueillir la nouvelle. Il affirme qu’il est «tout à fait légitime que l’industrie croissante du cannabis cherche à se structurer afin d’assurer son développement dans un cadre qui priorise la santé publique.» «La création de ce regroupement d’entreprises s’inscrit dans l’évolution normale des choses», a-t-il fait remarquer.

Cohésion nationale
L’association affirme qu’elle «collaborera» avec le Conseil du cannabis canadien (C3) – qui regroupe les producteurs autorisés de marijuana partout au Canada – sur des enjeux de juridiction provinciale et fédérale. «On est dans nos premiers pas de la création, mais on veut déjà engager des synergies là où ça compte. Le fait d’avoir l’avis des producteurs, ça va être gagnant-gagnant pour tout le monde», poursuit le président.

À l’aube de la commercialisation des produits comestibles du cannabis, le groupe de producteurs souhaite contribuer à la réflexion. «On veut dialoguer avec le conseil de transformation alimentaire, avec le gouvernement. Il y a une réflexion à pousser pour réduire les méfaits. On est à la base de la chaîne d’approvisionnement, donc on sait de quoi on parle», ajoute Michel Timperio à ce sujet.

Rappelons que bon nombre d’investisseurs se sont déjà montrés hésitants à s’impliquer dans l’industrie du cannabis, dont la Caisse de dépôt et de placement du Québec et La Banque Nationale. D’autres joueurs, comme le Mouvement Desjardins, ont toutefois fait preuve de plus d’ouverture à cet égard.

D’ailleurs, l’AQIC rappelle qu’elle est en mode «recrutement» et invite tous les joueurs intéressés à communiquer avec elle. Toutes les entreprises du Québec qui sont réglementées par la Loi sur le cannabis «ou qui s’y préparent» peuvent potentiellement adhérer à l’association, plaide son président, qui dit vouloir «soutenir ses nouveaux membres» en priorité.

Les huit (8) organisations déjà membres de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis :

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