Montréal

Après les ruelles vertes, les ruelles blanches ?

Jouer au hockey dans les ruelles montréalaises pourrait bientôt devenir réalité si l’idée du parti Vision Montréal est retenue.

Le parti de Louise Harel déposera, lors du conseil municipal du 25 février, une motion visant à pousser la Ville à officialiser et encadrer la création de ruelles blanches. Ces dernières pourraient ensuite être aménagées en patinoires, en pistes de ski de fond, ou en glissades, par les résidants.

«Les ruelles blanches favorisent les activités de plein air à faible coût et ce ,dans un cadre sécuritaire», a déclaré lundi la conseillère municipale Elsie Lefebvre, qui croit que ce genre d’idée pourrait contribuer à freiner l’exode des jeunes familles.

Actuellement, plusieurs citoyens ont déjà pris l’initiative de déneiger leurs ruelles respectives pour y créer une patinoire où leurs jeunes enfants peuvent pratiquer le hockey. Ce genre d’initiative bénéficie actuellement d’un flou règlementaire. «On a regardé sur le site de la Ville et on n’a rien vu qui interdisait cette pratique», explique Mélanie Cyr, une résidante du quartier Villeray.

Mais tous ne sont pas de cet avis et les patinoires de la ruelle Saint-Dominique ont été détruites récemment par les cols bleus à la suite de la plainte d’un citoyen qui craignait de ne plus pouvoir accéder à la ruelle en cas d’urgence, à cause de la glace.

«La Ville pourrait toujours instituer une norme qui prévoit la création d’un corridor de sécurité», croit de son côté Mme Lefebvre, qui appelle les autres élus à soutenir son idée. «Dans certains arrondissement, c’est quasiment impossible à faire», note l’élue montréalaise, qui pense que la Ville doit supporter les communautés plutôt que de freiner les initiatives citoyennes.

Dans le cas de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, la direction a depuis fait marche arrière et les cols bleus sont venus s’excuser d’avoir détruit plusieurs patinoires de la ruelle, souligne une habitante du quartier.

Du côté de l’administration Applebaum, comme du parti Projet Montréal, on reste plutôt prudents face à cette idée. «La meilleure utilisation de l’espace public fait partie de l’ADN de Projet Montréal, mais c’est un dossier complexe», indique Catherine Maurice, porte parole du parti de Richard Bergeron. Elle souligne notamment que les droits d’accès doivent être respectés et que la recherche d’un consensus entre résidant doit être privilégié dans le cas d’une telle utilisation de la ruelle.

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a d’ailleurs demandé un avis au Service du contentieux pour éclaircir cette question.

Ruelle verte 101
Sur les quelque 1000 ruelles montréalaises, près de 120 ont l’étiquette de ruelle verte. Elles sont prises en charge par un comité de citoyens chargé de leur verdissement. Certaines sont mêmes fermées à la circulation.

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