Montréal

Montréal échapperait au vieillissement de la population grâce à l’immigration, dit l’ISQ

Avenue Viger et Boulevard Ville Marie au centre-ville de Montréal

Montréal devra compter sur les nouveaux arrivants pour assurer la croissance de sa population, selon les projections dévoilées jeudi matin par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) à propos de l’évolution future de la population du Québec pour les 25 prochaines années.

«C’est une région qui ne se renouvelle pas tant par la fécondité, mais parce qu’elle accueille des nouveaux arrivants, ainsi que des étudiants», pointe Chantal Girard, démographe à l’ISQ, à Métro.

Depuis longtemps, la population québécoise compte sur l’accroissement naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et de décès. Or, cette situation se verrait bientôt renversée.

«Au tournant de 2030, il y aura plus de décès que de naissances au Québec. C’est d’ailleurs déjà le cas dans certaines régions comme la Gaspésie», souligne Mme Girard.

La démographe précise que même si Montréal échappera à ce phénomène, la métropole devra tout de même compter sur les mouvements migratoires internationaux et interprovinciaux pour soutenir sa croissance démographique, ce qui est envisageable, compte tenu du fait que «Montréal accueille une bonne partie des immigrants qui arrivent au Québec».

Cette migration importante explique, entre autres, que la population montréalaise continuera d’accroître, en faisant une des régions avec une croissance démographique très dynamique.

D’ailleurs, l’ISQ prévoit que la région administrative de Montréal sera toujours la plus peuplée avec 2,32 millions d’habitants, soit 362 000 de plus qu’en 2016.

Des scénarios différents à Montréal
Tous les cinq ans, l’ISQ rend disponible ce document qui analyse la direction vers laquelle la population québécoise se dirige.

Les projections dévoilées jeudi montrent que dans bien des cas, Montréal vivrait un scénario différent de celui de l’ensemble de la province.

Par exemple, le vieillissement de la population, enjeu important, sera d’autant plus présent dans l’avenir. Le groupe des plus de 65 ans, qui représente maintenant 18% de la population, devrait atteindre 28% en 2066.

«C’est une dynamique répandue. Le vieillissement de la population touche tout l’Occident, toute la planète. Les gens vivent de plus en plus vieux et font de moins en moins d’enfants», souligne Mme Girard.

À titre d’exemple, le nombre de personnes de 85 ans et plus pourrait passer de 188 000 en 2016 à 736 000 en 2066, et on pourrait compter 45 000 centenaires en 2066, comparativement à environ 2000 en 2016.

Or, à Montréal, ce déséquilibre dans la taille des générations serait moins marqué, alors que la population âgée formera 21% de la population totale, un pourcentage inférieur à l’ensemble du Québec, où les 65 ans et plus pourraient représenter entre 25% et 31% de la population totale, en 2041.

Parallèlement, le nombre de gens dans le groupe des 20-64 ans passerait de 61% en 2016 à 53% en 2066, ramenant le nombre de 20-64 ans sous la barre du 5 millions. Encore une fois, Montréal verrait un scénario différent, alors que l’effectif des 20-64 pourrait augmenter d’environ 10%.

Si la tendance se maintient, l’ISQ estime que le Québec comptera 9 millions d’habitants en 2030, et près de 10 millions en 2066.

«Les gens pensent que la population diminue, mais ce n’est pas le cas. Le rythme ralentit, mais elle augmente et la croissance continue», évoque Mme Girard.

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