Montréal

Monuments controversés: Culture Montréal en quête de solutions

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La statue représentant le premier premier ministre John A. Macdonald, située au centre-ville de Montréal, a été vandalisée à de nombreuses reprises dans les dernières années.

Que doit-on faire avec les monuments dans l’espace public qui soulèvent la controverse? Voici la question épineuse abordée lundi par plusieurs experts et artistes dans le cadre d’un forum organisé par Culture Montréal.

Dans les dernières années, de nombreux monuments commémoratifs ont été vandalisés ou retirés de lieux publics en raison de la polémique qu’ils soulèvent.

«On n’a jamais remis en question l’aspect esthétique de l’œuvre. […] C’est la symbolique qui est contestée», souligne l’avocat spécialisé dans le droit d’auteur, François Le Moine. Ce dernier fait partie des nombreux conférenciers qui ont pris part lundi au forum organisé par Culture Montréal à la Grande bibliothèque

À Montréal, on ne compte plus le nombre de fois où la statue de John A. Macdonald, située au centre-ville, a été vandalisée dans les dernières années. Premier homme à occuper le poste de premier ministre du Canada, plusieurs le considèrent comme étant à l’origine de nombreux maux affectant les autochtones, dont les pensionnats.

«Des œuvres dans l’espace public ne gagnent plus la même unanimité qu’avant en raison de la sensibilité d’aujourd’hui. Il y a toute cette question de l’inclusion et d’un partage de valeurs culturelles», souligne à Métro la commissaire à la Commission permanente de l’art public de Culture Montréal, Louise Déry. 

Préserver l’art

Mme Déry s’inquiète des répercussions que des décisions politiques précipitées peuvent avoir sur la préservation de l’art.

À l’hiver 2016, la Ville de Montréal a décidé de cacher derrière des panneaux de bois une sculpture en forme de caméra rendant hommage au cinéaste Claude Jutra. L’oeuvre avait été vandalisée dans les jours précédents en réaction à la publication de la biographie de l’artiste. Cette dernière faisait état d’allégations de pédophilie à son égard.

La sculpture a ensuite été retirée quelques mois plus tard.

«S’il y a des situations explosives dans l’espace public, peut-être qu’il faut se garder d’agir trop vite […] Il va falloir se trouver des outils pour être capables de déterminer ce qu’on fait avec les situations problématiques qui s’amènent», estime Mme Déry.

M. Le Moine a d’ailleurs souligné que les artistes conservent des droits sur leurs oeuvres après qu’ils aient vendu celles-ci.

L’auteur d’un monument public détruit ou grandement endommagé pourrait donc entamer des poursuites contre les autorités publiques qui possèdent celles-ci. Il pourrait aussi demander de récupérer une oeuvre controversée mise dans «un entrepôt» en raison des controverses qu’elle soulève.

«On sait que la liberté artistique demeure une des grandes valeurs de notre société. On sait à quel point nous sommes tous allergiques à la censure dans notre pays. Alors, il faut faire attention à tout ça.» -Louise Déry 

«Les deux côtés» de l’histoire

L’an dernier, la Ville de Victoria a retiré la statue de John A. Macdonald qui se trouvait devant l’hôtel de ville. Cette décision politique se voulait un geste de réconciliation avec les peuples autochtones.

Jeff Thomas, un photographe et artiste iroquois né aux États-Unis, propose plutôt que le monument similaire situé au centre-ville de Montréal serve à montrer «les deux côtés» de ce personnage. Il propose d’ajouter sur le monument des informations plus détaillées sur le personnage.

«Ça pourrait devenir un monument plus éducatif plutôt qu’un lieu de confrontation. Ou peut-être les deux», laisse-t-il tomber. 

 

 

 

 

 

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