La Commission Charbonneau a confirmé jeudi que l’entrepreneur en construction Nic Milioto serait le prochain témoin entendu. La question est maintenant de savoir jusqu’à quel point la mémoire de l’homme sera efficace.
La semaine dernière, l’homme surnommé M. Trottoir en raison de son entreprise de pavage Construction Mivela, avait été aperçu dans la salle d’audience de la commission. La commission avait toutefois refusé de confirmer s’il témoignerait immédiatement après le contre-interrogatoire de Joe Borsellino qui pourrait se terminer le lundi 18 février.
La collaboration de M. Milioto n’est pas gagné. Le fait qu’il se présente en salle d’audience en attente d’être appelé à la barre laisse penser qu’il n’a pas peut-être pas préparé son témoignage avec les procureurs de la commission, à l’instar de Joe Borsellino dont le témoignage était parsemé de trous de mémoire.
Reste maintenant à savoir si la commission réussira à «coincer» le témoin en le confrontant avec de sérieuses preuves. Plusieurs témoins ont déjà impliqué M. Milioto dans les stratagèmes de collusion à Montréal. Selon le rapport du vérificateur général de Montréal, l’entreprise de M. Milioto a reçu pour 57 468 987,37 $ en contrats avec la Ville entre 2006 et 2009.
Lino Zambito et des experts de la GRC, ont identifié M. Milioto comme l’intermédiaire entre les entrepreneurs et la mafia. Ce serait donc lui qui récoltait les cotes de 3% auprès des entrepreneurs pour les verser au clan Rizzuto.
L’ex-organisateur politique Martin Dumont avait affirmé que M. Milioto l’avait menacé. L’entrepreneur l’aurait prévenu de ne plus se mettre le nez dans ses affaires sinon il finirait dans un trottoir.
Par ailleurs, Caterina Milioto a travaillé au service des infrastructures de la Ville de Montréal de 2006 à 2010 à l’époque où son père décrochait de nombreux contrats avec la ville.
Guy Desrosiers, analyste-enquêteur de la commission sera également entendu cette semaine.