Montréal

Oasis de verdure sur les toits de Montréal

marie-luce pelletier-legros, métro

On le sait, le gazon est toujours plus vert chez le voisin… Et celui-ci pourrait désormais avoir aussi un toit plus vert que le vôtre! Surtout si vous habitez près du Collège de Rosemont, par exemple, qui l’an dernier a décidé de verdir une partie de son toit donnant sur les fenêtres de la bibliothèque, entre autres. Les étudiants peuvent donc profiter donc d’une vue apaisante et stimulante entre deux périodes d’étude ou de lecture.

Pour arriver à ses fins, le Collège a fait appel au premier entrepreneur spécialisé en toitures vertes au Québec, Xavier Laplace, président des Toits VERTige. Ce jeune homme de 27 ans a découvert cette technologie, qui avait déjà des adeptes un peu partout en Allemagne et aux États-Unis, alors qu’il terminait son baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure de Montréal en 2005.

«Mon idée de départ, c’était d’utiliser les toits plats de Montréal, qui sont de l’espace perdu, pour faire des terrasses. Mais je me suis rendu compte qu’un toit, ça devient facilement très chaud quand il fait 30 oC l’été, explique-t-il. Je me suis alors dit qu’avec un peu de verdure… Puis, je me suis intéressé aux toits verts qui commençaient à faire leur apparition au Québec.»

Quand tout se met en place

Son projet de fin d’études, un rapport sur l’efficacité énergétique des toits verts, impressionne tellement son professeur qu’il l’inscrit à un concours. Xavier le remporte.

La réaction des gens est plus qu’enthousiaste. «Les gens étaient vraiment curieux de savoir ce que c’était, des toits verts, et ils ont vraiment embarqué là-dedans. En plus, tout en complètant mon projet de fin d’études, j’étais bénévole au Centre d’écologie urbaine de Montréal, qui menait un projet pilote sur un toit vert résidentiel. C’est vraiment là que j’ai compris que j’avais un intérêt pour ça», se rappelle-t-il.

Ensuite, il réussit à décrocher plusieurs bourses pour l’aider à démarrer son entreprise. À l’été 2006, fraîchement diplômé, il fonde les Toits VERTige.

«Je fais tout. Je conçois les toits, je sous-traite certaines choses et je fais le toit moi-même. J’ai ma licence d’entrepreneur général et mon permis d’ingénieur junior. Je peux Å“uvrer dans le
commercial et le résidentiel. Ça permet de faire en sorte que le client se sente en confiance», dit-il simplement. Et sa réputation déborde bien au-delà des frontières de la métropole, puisqu’il compte déjà quelques réalisations à Trois-Rivières, à Sherbrooke et à Saint-Jean-de-Matha.

Même si les toits verts disposent d’un solide bilan éco-énergétique – ils peuvent notamment réduire les coûts de chauffage et de climatisation, en plus de faciliter le drainage de l’eau et de prolonger la durée de vie d’un toit «traditionnel» -, peu de particuliers se lancent dans cette aventure qui peut s’avérer coûteuse.

«La plupart de mes clients sont des entreprises ou des écoles. Les écoles se dotent d’un toit vert pour le côté éducatif de la chose. Certaines entreprises le font pour obtenir des points pour la certification LEED, d’autres pour montrer qu’elles ont une conscience verte.»  Prochain défi : couvrir de verdure le toit du garage de la Société des transports de Montréal situé sur la rue Legendre, une surface de 10 000 p2.  

Mais pour Xavier Laplace, le verdissement est loin de s’arrêter aux toits. «Je suis en train de tester une technologie de murs végétaux. Il me semble que ce serait beau un toit complété par un mur vert», rêve-t-il.
www.toitsvertige.com

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