Quinze minutes. C’est ce qu’il aura fallu pour que la Biosphère s’embrase complètement, transformant le monument en véritable boule de feu.
Le 20 mai 1976, un peu moins de deux mois avant les Jeux olympiques à Montréal, des ouvriers effectuent des travaux de soudure sur la Biosphère. L’ancien pavillon des États-Unis lors de l’Expo 67 est alors un lieu d’exposition.
Les ouvriers mettent accidentellement le feu au revêtement d’acrylique. L’incendie se propage très rapidement, cette fibre synthétique étant hautement inflammable. En un quart d’heure, toute la membrane a fondu et la structure métallique est exposée à l’air libre.
Heureusement, une étude réalisée en juillet cet été-là confirme que la structure a résisté aux flammes. Seulement une cinquantaine des 24 000 tuyaux d’acier formant le dôme ont été endommagés. Les dégâts s’élèvent malgré tout à près d’un million de dollars (un peu plus de 5 M$ aujourd’hui).
La Ville de Montréal, alors dirigée par le maire Jean Drapeau, décide de conserver la structure dénudée, même si l’architecte américain Buckminster Fuller, concepteur de la Biosphère, recommandait le remplacement de la membrane extérieure. C’est ainsi que le dôme a obtenu son apparence actuelle.
La Biosphère restera déserte pendant plusieurs années. C’est seulement en 1990, sous la gouverne du maire Jean Doré, que la Ville signe une entente avec Environnement Canada pour aménager la Biosphère en un lieu consacré à l’eau et à l’écosystème Saint Laurent — Grands Lacs. Le 5 juin 1995 marque l’inauguration de la Biosphère sous la responsabilité d’Environnement Canada. En 2007, elle ajoute «Musée de l’environnement» à son nom.