Deux anciens administrateurs du Resto Plateau réclament 390 000$ au président et au trésorier de l’entreprise pour fraude.
Une requête en vue d’un procès a été déposée à la Cour supérieure du Québec mercredi dernier. Sylvie Lalonde et Étienne Beaulieu veulent que Pierre Pineau, président du CA de Resto Plateau, ainsi que Normand Roy, trésorier, remboursent l’organisme d’insertion sociale et professionnelle pour des fraudes de 125 000$ qui auraient été commises par son ancienne directrice générale, Chantal Aznavourian. Ils souhaitent aussi être dédommagés pour leur destitution du conseil d’administration en septembre dernier.
M. Beaulieu croit que le Resto Plateau, qui reçoit des subventions publiques pour servir des repas peu coûteux et employer des personnes défavorisées, n’a pas à subir ces pertes financières. Il jette le blâme sur MM. Pineau et Roy. «Ils étaient responsables de surveiller les finances de l’organisme», plaide M. Beaulieu.
M. Pineau assure avoir suspendu la directrice générale tout de suite après avoir été mis au courant de transactions douteuses en mars 2012. La requête indique cependant que trois employées auraient averti dès le printemps 2011 quatre officiers du CA, dont M. Pineau, d’irrégularités dans la gestion et les finances. Ces mêmes employées auraient envoyé une mise en demeure aux membres du CA en août 2011, ainsi qu’une plainte à la Commission des normes du travail, se disant victimes de harcèlement psychologique depuis cette découverte.
Les membres du CA ont tout de même renouvelé leur confiance en la directrice générale quelques jours plus tard, avec la seule opposition de Sylvie Lalonde. Suite au renvoi d’un vérificateur externe, l’organisme serait demeuré sans vérificateur comptable durant un an. «Est-ce de la négligence, de l’aveuglement volontaire, de la complicité?» se demande M. Beaulieu, soulignant que Mme Aznavourian avait été engagée sur la recommandation de M. Pineau.
En juin 2012, M. Beaulieu aurait été le premier à déposer une plainte pour fraude au Service de police de la Ville de Montréal, soit sept jours avant M. Pineau. Étienne Beaulieu, Sylvie Lalonde et Marc-André Bahl ont par la suite été destitués du CA pour avoir «nui bon fonctionnement» de ce dernier.
Pierre Pineau n’a pas souhaité commenter la requête, affirmant qu’il étudierait la question cette semaine. Il a réitéré avoir bien agi en remettant le dossier aux policiers.
La cause devrait être entendue devant le tribunal le 5 septembre.