Montréal

Pauvreté chez les jeunes: partir du mauvais pied

Depuis environ un an et demi, Avenir d’enfants soutient les communautés pour que l’entrée à l’école des jeunes des milieux défavorisés soit réussie. Cet organisme à but non lucratif vise les 0 à 5 ans. «Nous nous y prenons très, très tôt, explique la directrice générale d’Avenir d’enfants, Lyse Brunet. Nous voulons nous assurer que ces enfants auront eu ce dont ils ont besoin pour arriver à l’école bien préparés.»

C’est qu’une enquête sur la maturité scolaire menée par la Direction de la santé publique de Montréal a montré une corrélation entre le manque de compétences de base des jeunes élèves et les secteurs où règne la pauvreté d’où ils proviennent. D’où l’urgence d’intervenir très tôt. Sur le terrain, des intervenants «de première ligne» répondent aux besoins. Ainsi, des instances soutenues par Avenir d’enfants permettent aux parents en situation de pauvreté d’être mieux outillés pour répondre aux besoins de leurs petits, et aux enfants d’entrer dans la vie avec un peu plus de moyens. Mais bien sûr, Avenir d’enfants ne peut pas enrayer la pauvreté.

Au Québec, 15,2 % des jeunes de 0 à 17 ans vivent sous le seuil de faible revenu. À Montréal, ce chiffre augmente à 26 %. «Bien que la situation se soit améliorée au Québec dans les dernières années, ce n’est pas le cas à Montréal», indique François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). La hausse de fréquentation des banques alimentaires en est un exemple probant. «La pauvreté est un des facteurs qui déterminent la santé, poursuit M. Saillant. À Montréal, si tu vis dans un quartier pauvre, ton espérance de vie est en moyenne de 10 ans moins élevée que si tu vis dans un quartier riche.»

Selon François Saillant, les mesures gouvernementales ne sont pas suffisantes. Par exemple, le généreux crédit d’impôt pour solidarité de Québec ne fait que «compenser la hausse récente des taxes et des tarifs». M. Saillant note une amélioration en ce qui concerne l’aide aux familles, mais ajoute qu’«il faut s’assurer que les gains acquis ne seront pas compromis.»

Ainsi, la Suède, longtemps citée en exemple pour ses politiques costaudes afin de lutter contre la pauvreté infantile, n’a peut-être pas su consolider ses acquis. Malgré un taux de jeunes pauvres abaissé à 10 % (25 % dans les familles monoparentales et 30 % chez les immigrants), le gouvernement suédois subit les foudres des groupes sociaux.   

Lyse Brunet insiste : il faut intervenir tôt. «Pour s’attaquer au décrochage scolaire au Québec il y a 20 ans, on s’est occupé des jeunes du secondaire. Après, on s’est dit qu’il fallait commencer dès le primaire. Puis, on a compris que ça serait une bonne idée de s’y attaquer encore plus tôt, raconte Mme Brunet. «On peut parler à une enfant de 6 mois sans perdre son temps», conclut-elle.

De fâcheuses conséquences
Les impacts de la pauvreté sur la santé des jeunes sont nombreux.

Source : Troisième rapport national sur l’état de santé de la population du Québec

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