J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Laquelle voulez-vous en premier?
La mauvaise ? OK, tenez-vous bien : il existe des politiciens qui sont corrompus. Vous l’aviez sans doute remarqué. La commission Charbonneau et les multiples reportages médiatiques nous portent à croire que le métier d’élu municipal et celui de gangster vont de pair. Ces bandits nous font perdre collectivement des millions de dollars et surtout, minent la crédibilité de nos institutions démocratiques. S’attaquer à la corruption doit être notre priorité numéro un. Nous sommes tous d’accord avec ça.
La bonne nouvelle ? Vous aurez plus de difficulté à le croire, mais la vaste majorité des candidats et élus sont honnêtes et se lancent en politique pour améliorer le sort de nos communautés. Je vous vois lever les yeux et je vous comprends. Lorsqu’on lit les journaux, on devient plutôt convaincu du contraire. Mais la réalité est tout autre.
Je rencontre des candidats et des élus régulièrement pour les convaincre de protéger l’environnement, de promouvoir le transport collectif et de bannir les produits dangereux comme certains pesticides. Ils n’adoptent pas tous notre point de vue, mais la vaste majorité me donne l’impression qu’ils se sont lancés en politique par conviction, pour changer quelque chose et pour contribuer à améliorer le sort de leurs concitoyens.
Je connais aussi plusieurs politiciens. Il s’agit de collègues ou d’amis. Certains ont brigué des postes importants et ont occupé des postes de maire, de président ou de ministre. Pour ceux que je connais personnellement, je peux vous garantir qu’ils font partie des hommes et des femmes les plus honnêtes et dévoués que j’ai eu la chance de rencontrer. Pour plusieurs d’entre eux, leur implication politique était une simple suite logique à leur implication sociale ou environnementale.
Plusieurs d’entre eux sont encore en politique aujourd’hui et ils ne le seraient pas si la majorité de leurs collègues étaient des bandits ! Lorsque je sens que ma confiance envers les politiciens flanche, je pense à eux. Ils sont ma police d’assurance.
Vous n’avez pas à me croire. Je vous invite plutôt à aller rencontrer vos candidats. Nous sommes en pleine campagne électorale municipale au Québec et les candidats sont très accessibles. Le palier municipal est celui qui est le plus près de nous. Il suffit d’aller dans une fête de quartier ou même de prendre le métro à l’heure de pointe pour les croiser. Vous pouvez aussi leur parler via Facebook, ils se cherchent tous des amis par les temps qui courent !
Il y a tant de choses à leur demander. Nos élus municipaux sont les premiers à s’occuper d’environnement, de transport, d’aménagement, de gestion des déchets, d’économie, de culture et j’en passe. Notre qualité de vie est grandement déterminée par les décisions que prendront ces élus.
À Montréal, il y a trois principaux candidats et une candidate à la mairie. Je suis heureux de voir que des gens compétents, jeunes et moins jeunes, se présentent pour ce poste. Notre prochain maire ou prochaine mairesse ne sera pas un deux de pique ! Et lorsqu’on sait que 50 % des maires au Québec sont élus sans opposition, on peut déjà se réjouir d’avoir du choix , qui plus est, des options intéressantes.
J’ai aussi lu leur plateforme respective. Autre bonne nouvelle : tous veulent s’attaquer à ce qui est pour moi l’enjeu le plus important de Montréal, celui du transport. Il y a consensus sur le prolongement de la ligne bleue, le développement des voies réservées pour autobus et, de façon plus générale, la nécessité de prioriser le transport collectif et actif. Je vous invite à aller lire leurs plateformes. C’est un 20 minutes bien investi.
Ma citation favorite de Winston Churchill est celle-ci : la démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres.
Si vous ne voulez pas être gouverné par des bandits, des tyrans ou des dictateurs, le geste le plus important que vous pouvez accomplir est d’aller voter. Ne faites pas comme 55 % de la population aux dernières élections municipales. Faites votre devoir de citoyen !