S’il se décrit comme une des premières personnes ayant dénoncé le système de collusion dans le monde de la construction, le chef de cabinet du maire Coderre, Denis Dolbec, estime qu’il y a encore beaucoup à faire pour contrer la corruption.
Le nom de M. Dolbec a été cité lundi à la commission Charbonneau, lors du témoignage de l’ex-conseiller au bureau du sous-ministre des Transports, François Beaudry. M. Beaudry a alors rappelé avoir été informé dès la fin 2002, par le biais d’un «informateur», de l’existence de cette collusion. «M. Beaudry nous a informés de cette situation et nous avons décidé d’en informer le directeur général de la Sûreté du Québec (SQ), Florent Gagné, afin que la police mène l’enquête», rappelle M. Dolbec. Ce dernier était à l’époque chef de cabinet du ministre péquiste des Transports, Serge Ménard.
M. Dolbec se dit tout à fait en paix avec l’idée que son nom fasse partie du témoignage de M. Beaudry. «J’ai fait ce que j’avais à faire, je me suis assuré que les policiers commencent à investiguer lorsque j’étais encore dans les lieux», relate l’avocat de formation.
Au début de l’année 2003, des élections sont déclenchées et le Parti québécois perd le pouvoir. Les années passent, et aucune opération policière n’a lieu. M. Dolbec, qui continuait à côtoyer M. Beaudry, partageait sa frustration de ne rien voir se produire. «À un moment donné, on s’est dit que ça n’avait pas de bon sens», dit-il.
Devant la lenteur de la SQ, M. Beaudry se tourne en 2009 vers l’émission Enquête, et M. Dolbec témoigne aussi. L’escouade Marteau est créée quelques jours plus tard.
Celui qui a été un des premiers a abordé publiquement la question du financement politique se voit comme un «incorruptible». Il estime qu’il y a encore beaucoup à faire pour prévenir toute nouvelle forme de corruption. «Nous serons toujours vigilants», promet-il. À Montréal, il estime que la création du poste d’inspecteur général, qui pourra fouiller autant les bureaux des élus que du chef de cabinet, est une mesure incontournable pour que l’histoire ne se répète pas.