L’avenir de la Fête des enfants de Montréal est encore une fois incertain. Constatant une baisse constante du taux de participation, les élus de la Ville de Montréal se questionnent sur sa pertinence.
«La Fête des enfants nous inquiète […] Il y a une diminution de l’achalandage et on se doit d’évaluer la situation», a déclaré mercredi Dimitrios Beis, reponsable des sports et loisirs à la Ville de Montréal. Ce dernier a toutefois confirmé que l’événement dédié aux familles et aux enfants de 12 ans et moins se tiendra cette année les 19 et 20 juillet au parc Jean-Drapeau. L’an dernier, 68 000 personnes y ont participé, contre 91 000 et 200 000 lors des éditions précédentes. En 2012, la fête avait été annulée.
«Je crois qu’il est légitime de réfléchir aux façons d’améliorer cet évènement, mais je crois qu’il doit perdurer, c’est rare qu’on organise autant d’activités pour les tout-petits», a affirmé le directeur général du parc Jean-Drapeau, Daniel Blier. Selon lui, le succès mitigé de l’an dernier est dû au fait qu’un grand nombre de Montréalais croyaient que la fête n’avait plus lieu. «On va s’assurer de faire un marketing efficace et d’informer les citoyens de l’édition 2014», a-t-il ajouté.
Lors de la réunion hebdomadaire du comité exécutif, mercredi, plusieurs élus se sont portés à la défense de la Fête des enfants. Réal Ménard, responsable de l’environnement, a défendu le caractère identitaire de l’événement créé en 1999. «Je plaiderais spontanément pour qu’on maintienne le cap», a-t-il lancé.
Saisissant la balle au bond, la responsable de la sécurité publique, Anie Samson, a elle aussi plaidé pour le maintien de la fête. Si la Ville veut retenir les jeunes familles et faire la promotion de valeurs familiales, il doit y avoir des activités de ce genre. «Je comprends qu’il faut une réflexion sur l’avenir de cette fête, mais je vous dirais en partant que cette réflexion ne pourrait que l’améliorer. [Il ne faut] pas l’annuler complètement», a-t-elle dit.
Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a précisé qu’aucune décision n’a été prise pour l’instant.
À l’opposition officielle, l’élue de Projet Montréal Érika Duchesne considère que la Fête des enfants est très importante «pour les familles à faible revenu qui n’ont pas toujours le luxe de sortir de la ville». «Peut-être faut-il revoir sa forme, son emplacement et le moment de l’année où elle a lieu», suggère-t-elle. Projet Montréal présentera des propositions concrètes à ce sujet au prochain conseil municipal, à la fin du mois.
Un achalandage à la baisse
2013: 68 000
2012: événement annulé
2011: 91 000
2010: 200 000
2009: 190 000
2008: 300 000