Montréal

Loyers: 46% des locataires de Côte-des-Neiges dépensent beaucoup pour se loger

Pas moins de 46% des locataires du quartier Côte-des-Neiges dépensent plus de 30% de leurs revenus pour se loger, selon des données dévoilées lundi par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Parmi ceux-ci, 15% dépensent même 80% de leurs revenus pour se loger, déplorent les organismes d’aide aux locataires, qui demandent plus de logements sociaux.

«Si la situation est désastreuse au Québec et à Montréal, elle est carrément misérable dans Côte-des-Neiges», a déclaré François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, en se basant sur des données du recensement de 2011.

Le FRAPRU explique ces résultats par un revenu médian très faible (2800$ sous la moyenne montréalaise) et par des loyers 32$ plus élevés que la moyenne. En outre, le revenu médian n’a augmenté que de 4,5% entre 2006 et 2011 alors que les loyers ont crû de 10,3% pendant cette période.

Cela touche particulièrement les immigrants comme Porage, arrivé du Bangladesh il y a environ deux ans. Après un accident de travail dans un restaurant,l’homme est en arrêt de travail, a épuisé l’assurance chômage. «Pour payer mes 280$ de loyer, j’emprunte à des amis mais cette situation ne pourra pas durer et je risque de me faire mettre à la porte de mon logement», raconte l’homme.

«Cette situation du quartier est un scandale, surtout si l’on considère la vétusté du parc locatif», a ajouté Christopher Schwartz, organisateur communautaire au Projet Génèse, un organisme d’aide du quartier.

Chaque année, l’arrondissement reçoit 2000 plaintes de locataires pour des logements en mauvais état. Dans 50% des cas, il s’agit de travaux d’entretien non effectués par le propriétaire, alors que 30% des plaintes sont liées à des problèmes de chauffage, de moisissures ou de punaises de lit.

Pour corriger le tir, il faudrait absolument construire 2500 logements sociaux sur le site de l’ancien Hippodrome, selon M. Schwartz. Le développement du site est toutefois dans l’impasse depuis deux ans, faute d’une entente de cession signée entre le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal. Le nombre total d’unités constructibles sur place a aussi été revu à la baisse (moins de 5000), ce qui signifierait que les logements sociaux représenteraient 50% des unités construites.

L’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce n’a pas retourné nos appels.

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