Luc Ferrandez, le chef par intérim de Projet Montréal, s’oppose vivement au projet du mégacentre de trois millions de pieds carrés, à Ville de Mont-Royal, en raison des répercussions négatives que cela peut avoir sur l’économie montréalaise.
«Ce projet doit être à tout de moins reporté. Dans notre esprit, il doit être annulé. Montréal ne peut simplement pas se permettre de rajouter du pied carré ni dans la restauration ni dans l’hôtellerie ni dans le commerce de détail», a déclaré d’un ton réprobateur Luc Ferrandez.
Lors d’un point de presse, le 9 février, à la Plaza St-Hubert, M. Ferrandez explique que face aux multiples locaux commerciaux vacants à Montréal, il est incohérent de miser sur un tel projet. D’autant plus qu’une baisse se fait noter au niveau de l’emploi et du revenu disponible des Montréalais.
Jugement précipité
«Ils prennent des positions par rapport à un projet dont ils n’ont pas encore vu la substance, a répliqué le maire de Ville de Mont-Royal, Philippe Roy. Le centre n’ouvrira pas d’ici demain. Il n’y a pas d’urgence ou de péril dans la demeure et le débat va avoir lieu quand tout le monde va être prêt».
Le maire invite M. Ferrandez et les autres élus à patienter jusqu’à ce que Carbonleo présente officiellement son projet. M. Roy demeure perplexe devant les commentaires du chef de Projet
Montréal voulant «se battre contre une décision prise par une ville voisine», s’exclame-t-il. «C’est une drôle d’approche. Mais écoutez, ce n’est pas un projet de Mont-Royal, mais un projet qui va avoir des répercussions économiques sur toute la région de Montréal», dit-il d’un air convaincu.
Locaux commerciaux inoccupés
«On n’a pas besoin de ça à Montréal, a lancé le directeur général de la SDC de la Plaza St-Hubert, Mike Parente. Ici, on a des quartiers dynamiques avec des artères commerciales déjà au service des Montréalais». M. Parente croit que ce type de projet devrait se limiter aux banlieues et qu’il serait préférable de renforcer la capacité des commerces en place.
Le maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, François Croteau, est choqué du laisser-aller quant au taux d’inoccupation des locaux sur les artères. «Si on a de la difficulté à remplir nos rues commerciales et qu’on vient rajouter du pied carré, on fait juste déplacer l’offre, déplore M. Croteau. On ne vient donc pas créer de la richesse. On fait simplement déplacer l’emploi et l’investissement plutôt que de la concentrer sur nos artères commerciales», insiste-t-il contrarié.
La Plaza St-Hubert se trouve à plus de huit kilomètres de l’emplacement où le mégacentre est prévu d’être édifié.
Étapes dissuasives
Pour freiner le projet du centre commercial, plusieurs démarches sont prévues par le chef de Projet Montréal. Luc Ferrandez désire faire du lobbying auprès des élus de Ville de Mont-Royal afin de persuader le maire des désavantages du projet pour l’économie montréalaise. Il est aussi intéressé à rencontrer les alliés économiques du promoteur Carbonleo. «Est-ce que la Caisse, Ivanhoé Cambridge et les banques sont impliqués?», a-t-il lancé.
Il prévoit dissuader le maire Denis Coderre d’aller de l’avant avec le projet de raccordement du boulevard Cavendish, qui alimenterait inévitablement le mégacentre, à son avis. En dernier recours, il est prêt à aller cogner aux portes des résidents monterois pour les encourager à demander un référendum et arrêter ce projet.
Le maire de Montréal, Denis Coderre, a commenté la nouvelle sur Twitter, le 8 février. «Je veux qu’on m’explique la pertinence de ce centre d’achat. Il y en a déjà beaucoup à proximité», a-t-il souligné.
Je veux qu'on m'explique pertinence de ce centre d'achat (il y en a déjà bcp à proximité) ,son impact économique réel et pouvoir Mtl #1540
— DenisCoderre (@DenisCoderre) February 8, 2015