Du 17 au 21 octobre, la Maison du développement durable va pendre la crémaillère. Il y aura des activités pour tous les goûts: dégustation de produits bios et équitables, visites de la Maison et de grands conférenciers. Steven Guilbeault, porte-parole d’Équiterre, Laure Waridel, éco-sociologue, le Dr François Reeves, cardiologue, et Béatrice Vaugrante, directrice d’Amnistie internationale seront notamment présents.
En fait, l’ouverture officielle a eu lieu le 6 octobre. Ce fut l’occasion pour le maire, le ministre et les grands donateurs de faire de beaux discours (oui, oui, ils étaient vraiment beaux), et pour tout le monde qui a contribué à ce projet de se taper mutuellement dans le dos. Des tapes bien méritées, quant à moi. Les projets qui prennent neuf ans à se réaliser sont rares. Lorsque l’on en mène un à bien, il faut quand même s’arrêter, se dire «bravo» et lever son verre à tous les artisans qui ont rendu la chose possible.
On a donc pris ce verre, remercié nos collaborateurs et constaté le chemin parcouru depuis toutes ces années. Mais en fait, c’est aujourd’hui que l’aventure de la Maison du développement durable débute vraiment. Nous avons érigé un bâtiment: des murs, des salles, des bureaux, un toit… Le vrai défi sera de lui donner une âme; de le rendre accueillant, de le remplir de savoir et d’émotions.
Pour le savoir, je ne suis pas inquiet. Avec de grandes organisations comme Amnistie internationale, le Conseil régional de l’environnement et la Fondation David Suzuki, il est déjà acquis que le savoir sera de la partie. Le défi est du côté de l’émotion.
Une maison peut être très bien divisée, très pratique, très propre, mais sans âme, sans goût particulier.
Nous avons donc mis toutes les chances de notre côté à cet égard, en premier lieu avec l’architecture. Anick Schooner et Jean-Pierre Letourneux ont dessiné un bâtiment lumineux dans lequel on peut presque toujours voir dehors. Il y a aussi ce parc qui entre presque dans notre bâtiment et qui donne l’impression de grimper sur les murs. Il s’agit en fait d’un mur végétal qui, comme le disait si bien Thierry Vandal, le PDG d’Hydro-Québec lors de l’inauguration, nous donne le goût de lui faire un énorme câlin.
La présence du Centre de la petite enfance dans la Maison du développement durable est aussi synonyme d’émotion. Quand on travail au nom des générations futures, quoi de mieux pour nous ramener sur le plancher des vaches et pour nous rappeler ce pourquoi on se préoccupe des changements climatiques.
D’ailleurs, jeudi passé, pendant que le ministre de l’Environnement Pierre Arcand prononçait son discours d’inauguration, des enfants sont entrés dans le bâtiment et, ébahis par tous ces «grands» qui écoutaient le ministre, sont passés derrière lui, main dans la main, avec de grands sourires mais sans dire un mot. Charmant!
Le resto situé au rez-de-chaussée de l’édifice a aussi été pensé pour créer cette ambiance recherchée.
Mais l’âme du bâtiment, son émotion, sa signature, lui seront données par ses visiteurs. Ce sont les citoyens qui, en consultant son guichet d’information, en participant à une conférence ou simplement en s’y arrêtant pour prendre un café avec un ami, lui donneront une couleur.
Cette semaine, on m’a suggéré que la vraie cérémonie d’inauguration sera dans un an quand la construction du bâtiment aura été terminée depuis longtemps et que nous aurons bien entamé la construction de la vie dans cette nouvelle institution citoyenne.
Finalement, le 17 octobre ne sera pas le début de notre semaine d’inauguration, mais plutôt notre première pelletée terre! J’espère que vous serez des nôtres.
www.maisondeveloppementdurable.org