L’organisme Solidarité sans frontières réclame le retour au Canada d’un adolescent déporté au Mexique sans sa famille en octobre dernier.
Daniel (nom fictif), 17 ans, a témoigné, dans une vidéo présentée aux médias, ne pas avoir accès à l’école et vivre dans la peur au Mexique. «J’aimerais pouvoir étudier et être avec mes amis. Mais je dois travailler pour survivre», a-t-on pu entendre dire l’adolescent, sourd d’une oreille, qui est présentement hébergé chez des proches dont la situation économique est précaire.
Sa mère et un autre enfant se cachent à Montréal en attendant le traitement de leur demande de résidence permanente pour considération humanitaire. Daniel et sa famille vivaient clandestinement à Montréal depuis 2010, leur demande d’asile ayant été déboutée, lorsqu’il a été arrêté en visitant des amis à son ancienne école. Il a passé huit jours au Centre de détention de Laval avant d’être expulsé.
L’école montréalaise est soupçonnée de l’avoir dénoncé à la police, ce que déplore Solidarité sans frontières. Une plainte pour discrimination contre l’école, que l’organisme ne souhaite pas identifier, a d’ailleurs été déposée et jugée recevable au début février par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Ce qui permet aux écoles de s’improviser ainsi agents d’immigration, c’est la nécessité pour les parents de déclarer le statut de leurs enfants afin de les inscrire. En effet, l’éducation n’est gratuite au Québec que pour les enfants possédant des documents d’immigration officiels.
Cette situation contreviendrait au droit fondamental de ces enfants à l’éducation tel que garanti par la Convention relative aux droits de l’enfant, a d’ailleurs dénoncé le Protecteur du citoyen dans un rapport publié en novembre dernier. Le rapport recommande au gouvernement de garantir l’accès à l’éducation primaire et secondaire gratuite pour tout enfant domicilié au Québec, sans égard à son statut d’immigration.
Le Collectif pour une éducation sans frontières souligne que plusieurs familles sans papiers sont découragées d’inscrire leurs enfants à l’école, par peur d’être dénoncées. Le cas de Daniel illustre bien cette situation.