MONTRÉAL – La manifestation de militants du groupe international PEGIDA contre ce qu’ils appellent «l’islamisation» du Québec ne s’est pas mise en branle comme prévu, samedi, à Montréal. La contre-manifestation a été plus populaire.
Vers 16h40, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué sur Twitter que la poignée de partisans de PEGIDA Québec avaient quitté les lieux, indiquant aux policiers que leur manifestation qui devait débuter vers 16h dans le «Petit-Maghreb» n’aurait pas lieu.
La contre-manifestation organisée par des groupes de gauche qui dénoncent la montée de l’islamophobie au Québec a attiré quelques centaines de personnes. Ces contre-manifestants festifs ont brandi des bannières et des ballons pour protester contre ce qu’ils ont qualifié d’ordre du jour raciste de PEGIDA. En fin d’après-midi, ils ont été rejoints par les participants à la grande manifestation contre l’austérité.
Les policiers ont signalé que la contre-manifestation avait été tolérée, mais si elle n’était pas légale.
Ils ont aussi affirmé qu’il n’y avait eu aucune arrestation et aucun constat d’infraction. Une personne a toutefois été placée en détention provisoire à titre préventif.
Dans une entrevue au Toronto Star cette semaine, un des fondateurs de PEGIDA Québec, Jean-François Asgard, a affirmé que les musulmans devaient soit changer, soit quitter le Québec.
Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a déploré cette manifestation anti-islam qui devait se dérouler dans sa circonscription de Rosemont-La Petite Patrie. Il a parlé d’un «événement à caractère raciste qui attise l’intolérance».
En entrevue à La Presse Canadienne, Réal Ménard, membre du conseil exécutif et maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, a abondé dans le même sens. Il a soutenu qu’une telle manifestation d’intolérance devait être dénoncée vigoureusement.
M. Ménard estime qu’il n’y a aucune raison qui justifie de «stigmatiser» une communauté.