Montréal

Coop le Suroît: des exigences qui «ne tiennent pas la route» -Christian Corbeil

Les élues d’Outremont ont voté le 4 mai en faveur de la vente du terrain du stationnement Manseau à la Coopérative le Suroît sous certaines conditions qui, selon Christian Corbeil, le président de la coopérative, sont «broche à foin».

La tension était palpable dans la salle du conseil lundi soir, alors que la résolution sur le projet de coopérative s’apprêtait à être votée après plus de deux ans de pourparlers.

Rappelons que les résidents de la rue Champagneur, qui habitent les condos situés sur le terrain adjacent au site de la coop, refusent que cette construction les prive d’un espace vert qui leur avait jadis été promis.

Durant la longue période de question, ils ont partagé le micro avec les membres de la coopérative. Tous désiraient que les élues entendent leurs voix une dernière fois avant de se positionner.

Trois conditions à respecter
La résolution de la conseillère indépendante Jacqueline Gremaud, votée à l’unanimité lundi, indiquait que trois conditions devraient être respectées par la coopérative le Suroît.

Le boisé Manseau, soit une bande d’environ 45 arbres, doit être conservé. Une bande verte d’une largeur de 8,5 mètres, que partageront les résidents de la future coopérative et les résidents du 950 Champagneur doit être aménagée. Et finalement les petites unités doivent être privilégiées afin de satisfaire les besoins des personnes seules et des familles monoparentales d’un ou deux enfants.

«Ils ont accepté un projet de coop, mais ils ont aussi mis toutes les conditions en place pour ne pas que le projet soit viable», soutient M. Corbeil. Selon lui, la troisième condition établie par l’arrondissement est littéralement discriminatoire et illégale. Révolté, il espère que les gens d’Outremont vont se réveiller. «On dit aux citoyens, si tu as plus de deux enfants ne vient pas rester ici, si tu tombes enceinte et bien déménage. Ça n’a pas de bon sens», dénonce-t-il.

Pour la conseillère Céline Forget, en posant de telles conditions, l’arrondissement ne fait que répondre aux réels besoins des citoyens d’Outremont. «Ce sont les personnes seules et les familles monoparentales qui en ont le plus besoin à Outremont. C’est pourquoi, nous voulons prioriser les petites unités», explique-t-elle.

Selon l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 réalisée par Statistique Canada, des quelque 4000 ménages avec enfants que compte l’arrondissement, 40,4% ont un seul enfant, 36,5% en comptent deux et 23,2% en ont trois ou plus.

Le comité du 950 Champagneur
En 2014, le conseil d’arrondissement votait une résolution prévoyant la création d’un espace vert dans le stationnement Manseau: le site qui hébergera la coopérative le Suroît.

Les habitants du 950 Champagneur, un immeuble à condos construit en 2012, avaient alors acheté des unités avec la promesse de voir cet espace vert voir le jour.

«Le plan d’aménagement officiel du Site Outremont prévoit un espace vert d’une largeur de 15 à 18m au milieu du stationnement Manseau, alors aujourd’hui, nous sommes déçus, souligne Richard Cummings, membre du comité Manseau. Mais avec la distance de 8.5m exigée par les élus, nous comprenons qu’un effort sérieux de négociation a été fait».

Rappelons que les plans initiaux de la coopérative présentaient un espace de 6m entre les deux bâtiments, ce qui avait suscité le mécontentement des résidents du 950 Champagneur. «Maintenant, nous devrons nous assurer que cet espace soit bel et bien un espace vert, et non une ruelle de type passage public», ajoute-t-il.

Une histoire sans fin
Le président de la coopérative affirme qu’il ne lâchera pas et «qu’il y aura, coûte que coûte, une coopérative d’habitation sur ce terrain».

De son côté, la conseillère Jacqueline Gremaud confirme que son plus grand désir est de voir le logement social gagner du terrain à Outremont, «même si le projet le Suroît n’aboutit pas, je souhaite que ce magnifique terrain soit dédié au logement social».

La coopérative de solidarité le Suroît de Montréal, constituée officiellement le 11 juillet 2012, prendrait place sur le site actuel de la gare de triage d’Outremont, plus précisément à l’angle des rues Manseau et Outremont. Le projet communautaire qui s’adresse aux familles de la classe moyenne comporte 47 unités, dont 7 unités de 31/2, 16 de 41/2, 16 de 51/2et 7 de 61/2.

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