Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) assure depuis lundi une plus grande présence policière dans le secteur de la rue Notre-Dame Ouest, dans Saint-Henri, suite aux actes de vandalisme perpétrés contre des commerces dans la nuit de samedi à dimanche.
«Il y a une augmentation de la patrouille», indique Pierre Liboiron, chef du poste de quartier 16.
Des individus cagoulés armés de bâtons de baseball et de projectiles ont fracassé les vitrines de quatre commerces.
«Inqualifiable, inacceptable», lance le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, en réaction aux événements.
Les établissements qui ont été pris pour cibles sont situés près de la rue Delinelle. Une dizaine de suspects ont brisé les vitrines d’un salon de coiffure, un café et une boutique de vêtement. Ils avaient pris la fuite à l’arrivée des policiers.
Pierre Lafontaine, propriétaire d’une boutique de tailleur, a aussi reçu la visite des casseurs. Sa vitrine en portait encore les traces lors du passage de TC Media. «C’est la première fois», souligne celui qui a ouvert son commerce il y a une vingtaine d’années.
C’est que des commerces vandalisés en fin de semaine l’ont déjà été en décembre dernier.
Certaines des attaques, dont ont été victimes des commerçants depuis quelque temps, ont été revendiquées par des groupes dénonçant l’embourgeoisement de Saint-Henri.
Outre le fait que ces commerces ont déjà été pris pour cibles par le passé, les policiers n’ont rien trouvé sur les lieux permettant de lier le geste de samedi à un groupe de lutte contre l’embourgeoisement. «Il n’y avait aucun message», explique Raphaël Bergeron, porte-parole du SPVM.
«Que le message soit politique ou non, on ne peut pas utiliser la violence pour faire valoir son point de vue», lâche Benoit Dorais.
Le SPVM a ouvert une enquête. Le visionnement de vidéos de surveillance pourrait aider à retracer les suspects.
Outre une plus grande présence policière dans le secteur, les policiers ont également effectué un travail de porte-à-porte auprès des commerçants et des résidents de la rue Notre-Dame pour les inviter à être vigilants. «Les policiers ne peuvent pas être partout à la fois, note Pierre Liboiron. On a besoin de la collaboration des citoyens.»
Diversité de commerces
La question de l’embourgeoisement préoccupe l’arrondissement. «On travaille avec la société de développement commercial du Quartier du Canal pour avoir une diversité de commerces, explique le Benoit Dorais. C’est un défi important. Des cafés, des restos ouvrent, mais on veut plus que ça.»
À son avis, le Sud-Ouest peut s’inspirer de l’exemple de Verdun et la rue Wellington où on trouve une offre de commerces diversifiée.
«Il faut des commerces pour tous les résidents de l’arrondissement, les personnes à plus petit budget, de la classe moyenne ou plus huppée», précise le maire.
Benoit Dorais est conscient que les loyers en hausse sur Notre-Dame peuvent décourager l’établissement de certains commerces. «On voit que des propriétaires haussent nettement leurs loyers», dit-il, mentionnant qu’il importe pour l’arrondissement de travailler sur cette question avec les propriétaires d’immeubles.