Montréal

DPJ: hausse de 4,8% des signalements

Encore cette année, les signalements adressés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ont bondi au Québec. La hausse atteint à 4,8% en 2014-2015.

En tout, ce sont 86 861 signalements qui ont été acheminés aux différentes DPJ au cours de la dernière année, d’après le 12e bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse qui a été présenté lundi. Près de 40% de ces signalements se sont avérés fondés.

À Montréal, le Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire et le Centre de la jeunesse et de la famille Batshaw ont reçu pas moins de 12 223 signalements d’enfants maltraités ou à risque de l’être, dont 40% ont nécessité une prise en charge par la DPJ.

«Les gens sont devenus de plus en plus conscientisés et beaucoup moins tolérants à la maltraitance, a affirmé lundi la directrice de la protection de la jeunesse au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU), Michelle Dionne, pour expliquer les résultats du dernier bilan.

«Quand on regarde le nombre d’enfants signalés chaque année, c’est alarmant. Il y a beaucoup trop d’enfants en détresse. Il y a beaucoup trop d’enfants qui vivent la maltraitance.» – Michelle Dionne, directrice de la protection de la jeunesse au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire

La négligence et le risque sérieux de négligence sont les problématiques qui sont à l’origine de près de la moitié des interventions des DPJ. Les cas d’abus physiques et de mauvais traitements psychologiques sont en hausse, a noté la directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, Maryse Davreux.

«L’enjeu de la protection, c’est de prévenir les abus, a dit Mme Dionne. Ça veut dire rejoindre les familles vulnérables là où elles sont. Elles ne vont pas toutes cogner à la porte du CLSC. Et une famille n’a pas un seul problème. On travaille beaucoup ensemble, mais je suis d’accord pour dire qu’on ne fait pas le maximum. Je pense qu’on peut innover.»

En cette période de restrictions budgétaires, les directeurs de la protection de la jeunesse ont insisté sur la nécessité de prendre soin des plus jeunes de la société.

«La prévention de la maltraitance et les services spécialisés aux enfants qui en ont souffert représentent des coûts à court terme, a dit Mme Davreux. Toutefois, le fait de ne pas investir en prévention représente des coûts futurs encore plus grands.»

Les DPJ s’attendent à devoir absorber de nouvelles compressions budgétaires, mais elles ignorent l’ampleur pour le moment. Elles sont néanmoins rassurées du fait que les allocations découlant des programmes jeunesse soient protégées.

Des augmentations et une baisse
Dans la région de Montréal, seul le Centre jeunesse de la Montérégie affiche une baisse de signalements en 2014-2015.

Hausse constante depuis 1979
Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur la protection de la jeunesse, en 1979, les signalements sont en constante augmentation, ce qui pousse les directeurs de la protection de la jeunesse à se questionner sur les origines des mauvais traitements infligés aux enfants.

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