Massimo Indelicato, un cycliste de 12 ans, a été happé par une voiture qui lui a roulé sur le corps et traîné sur plusieurs mètres. Non seulement il a survécu, mais il s’en est tiré sans aucune fracture. Selon sa mère, c’est l’œuvre de son ange gardien.
Le 2 juillet dernier, vers 16h10, traversait à vélo le boulevard Perras, à l’intersection de l’avenue Pierre-Baillargeon.
«Les voitures étaient immobilisées à l’arrêt. J’ai traversé les premières voies, jusqu’au terre-plein. En voyant que les voitures de l’autre côté du terre-plein ne bougeaient pas, j’ai poursuivi mon chemin», relate-t-il.
Au même moment, une voiture traverse l’intersection. «Je l’ai vu arriver. J’ai juste eu le temps de me protéger et quand j’ai regardé dans la voiture, j’ai vu que la conductrice regardait vers le sol», ajoute le jeune.
Même pas le temps d’avoir peur, Massimo est alors renversé. Les roues gauches avant et arrière de l’auto lui roulent dessus et le traînent. La conductrice s’arrête finalement quelques mètres plus loin.
Transport à l’hôpital
Massimo perd connaissance et se «réveille» dans le gazon, entouré des gens qui sont venus à son secours. Ceux-ci contactent les services d’urgences et le père du jeune.
«J’étais très énervé, mais quand j’ai pu lui parler au téléphone, j’étais plus calme quand j’ai su qu’il n’avait pas été blessé trop grièvement», raconte Patrick Indelicato.
Une ambulance conduit le jeune à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Les médecins ne lui décèlent aucune fracture. Son corps lui fait mal, mais il s’en tire avec seulement deux dents en moins et une contusion au poumon.
Signe que l’accident aurait pu être grave, des traces de pneus sont visibles sur son dos. Son chandail, lui, est déchiré.
«Son ange gardien l’a enveloppé dans ses ailes et lui a sauvé la vie, philosophe la mère du jeune, Cathy Caltagirone. C’est vraiment un miracle.»
Son congé en une journée
À peine 24 heures après son admission à l’hôpital, il a obtenu son congé. Pendant son court séjour, Massimo s’inquiétait au sujet de sa partie de soccer.
«Il m’a dit de demander aux médecins s’il pouvait jouer sa partie du lendemain [le 3 juillet]. Les médecins n’ont pas voulu», rigole Mme Caltagirone.
Même s’il n’a pu participer, il a tout de même tenu à venir encourager son équipe.
«Il a marché de la voiture jusqu’aux estrades, dans le parc. C’était quelque chose», souligne son père. Ses parents avaient pourtant amené son fauteuil roulant, mais Massimo n’a pas voulu l’utiliser.
Depuis l’accident, l’état de Massimo s’améliore de jour en jour.
Malgré l’enflure et les ecchymoses encore bien visibles sur l’ensemble de son corps, il est capable de marcher et fait des exercices pour reprendre ses forces.
En principe, il devrait être en mesure de recommencer le soccer graduellement au mois d’août.
Il a aussi hâte d’avoir l’occasion de refaire du vélo. Il devra toutefois en acquérir un autre puisque celui avec lequel il a eu l’accident est inutilisable. La roue avant a notamment cédé.
La sécurité de mise
Depuis l’accident, la mère de Massimo est beaucoup plus prudente sur la route. Elle invite tous les autres automobilistes à faire de même.
Les gens doivent être plus alertes et conscients de ce qui les entoure. Si la dame n’avait pas été distraite, l’accident ne serait pas arrivé, puisqu’elle avait du temps pour réagir.
«Il est très important de respecter les limites de vitesse, notamment près des parcs et des autres endroits où les enfants peuvent se trouver», indique Normand Séguin, agent sociocommunautaire du poste de quartier 45.
Tout en confirmant la thèse de la distraction dans ce cas, les policiers rappellent aux automobilistes de redoubler de vigilance, surtout en période estivale, alors que les enfants sont en vacances.
Un cas surprenant, admet le médecin traitant
Le médecin Kenneth Shaw, le chef de l’équipe médicale qui a accueilli Massimo à son arrive à l’Hôpital de Montréal pour enfants ne parle pas de miracle, mais admet que lui et son équipe ont tout de même été fort étonnés de voir Massimo s’en sortir presque indemne.
«Nous nous attendions à quelque chose de pire, mais après avoir fait les premiers examens, nous avons réalisé qu’il n’avait pas de fractures apparentes. Nous étions très surpris», explique-t-il.
Évidemment, les médecins ont décidé qu’il était préférable qu’il passe la nuit à l’hôpital pour assurer que ses poumons, qui ont absorbé une bonne partie du choc, étaient en bon état. Il a aussi visité le département de dentisterie de l’hôpital pour les réparations au niveau des dents et de la bouche.
Voyant que Massimo était suffisamment en bon état, les médecins ont accepté qu’il marche du département de traumatologie et celui de dentisterie, seulement quelques heures après s’être fait rouler dessus.
Peu fréquent
Même s’il admet ne pas voir d’histoire comme celle de Massimo tous les jours, le Dr Shaw croit que certains éléments ont joué en sa faveur.
«Massimo est un jeune homme solide, avec une forte constitution pour son âge. Ça l’a certainement aidé à bien s’en sortir, dans les circonstances», explique-t-il, tout en soulignant l’attitude très positive de l’adolescent, pendant toute la durée de son séjour.
Par ailleurs, le médecin explique aussi que la pression qu’exerce un pneu peut être supportée par le corps humain, tant qu’elle n’est pas exercée trop longtemps.
Il croit que les blessures de Massimo auraient pu être plus graves s’il avait été heurté d’une autre façon par la voiture.