Montréal

L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève : un conseil se transforme en champ de bataille

Un climat hostile régnait au conseil d’arrondissement, jeudi, à L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève. Les flèches fusaient de toutes parts, l’assemblée s’étant divisée en deux camps, ceux qui se rangent derrière le maire Normand Marinacci et leurs opposants.

Au cœur des débats houleux, la controverse du moment: l’attitude du maire vis-à-vis l’enquête du contrôleur général sur la directrice générale par intérim, Nancy Bergeron.

Le ton a monté d’un cran alors qu’un citoyen, Philippe Boileau, a confronté le maire sur le communiqué envoyé aux cols blancs, leur exigeant de témoigner en dehors de leurs heures de travail, tout en avisant leur supérieur immédiat, en l’occurrence Mme Bergeron.

«Est-ce vraiment ça que vous avez envoyé à vos employés? C’est vraiment abusif de votre part, je m’attendais à mieux de vous», a demandé M. Boileau, visiblement fâché.

«Si vous ne participez pas à l’intimidation de ces gens, je ne sais pas ce que vous faites, monsieur le maire, a lancé plus tard Éric Dugas, le conseiller de l’Équipe Coderre. Tout ce qu’on vous demande, c’est de laisser le contrôleur général faire son enquête».

«Tout ce qui touche la politique du respect de la personne relève de l’arrondissement, donc c’est moi, le maire, qui a juridiction pour appliquer cette politique-là, a martelé le maire Marinacci. Le contrôleur général n’a aucune juridiction. Moi, ce que je dis, c’est que je prends mes responsabilités, je suis le maire de l’arrondissement, et ça relève de moi».

«Mais pas du tout!» s’est exaspéré M. Dugas, en se tapant les mains au front.

«Je peux vous donner un petit cours de droit, M. Dugas, a rétorqué le maire […] Vous ne connaissez pas la loi, c’est triste. C’est nous, le maire et les conseillers, qui prenons les décisions, ce n’est pas le contrôleur général».

Une citoyenne, Mme Hamadi, s’est aussitôt levée à la défense du maire. «M. Marinacci, moi je vous le dis, mettez vos culottes et faites votre travail, et s’il faut aller plus loin, on ira plus loin», a-t-elle fulminé.

M. Dugas a présenté une lettre envoyée par la firme d’avocat Casavant Mercier, mandatée par le maire. «Est-ce que je dois comprendre que les citoyens, payeurs de taxes, payent pour défendre les intérêts d’un employé qui fait l’objet de plaintes par le Syndicat, et qui fait l’objet d’une enquête du contrôleur général?»

«Nous allons refiler la facture à la Ville de Montréal», a répondu M. Marinacci.

Au moment d’écrire ces lignes, les deux enquêtes, celle du contrôleur général et celle mandatée par le maire, sont toujours en cours.

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