Ouvrir un marché public à l’angle des boulevards Henri-Bourassa et Pie-IX, où des milliers de voitures transitent tous les jours: voici le pari que prend l’arrondissement. Le Marché du Nord offrira des fruits et des légumes frais aux Nord-Montréalais qui habitent au cœur d’un désert alimentaire.
Les 19 et 26 septembre, ainsi que le 3 octobre, des producteurs maraichers provenant majoritairement de la Rive-Nord de Montréal, viendront offrir leurs produits à des prix abordables dans le parc Pilon.
Jérôme Glad et Maxim Bragoli, de Pépinière & Co., ont élaboré le concept au cours des quatre derniers mois.
Approchés par le Bureau d’art public de la Ville de Montréal, dans le cadre des préparatifs de l’inauguration de «La Vélocité des lieux» (la grande roue), MM. Glad et Bragoli ont accepté de se lancer dans l’aventure.
Ciblé
L’endroit (les anciens terrains de tennis du parc Pilon) n’a pas été choisi au hasard.
«L’accès aux produits frais et la sécurité alimentaire sont des préoccupations de l’arrondissement et de plusieurs organismes. Nous tentons l’expérience de l’offrir dans un lieu de transit important, qui deviendra un milieu de vie», explique M. Glad, faisant référence au PPU Pie-IX, qui prévoit un réaménagement complet de cette entrée de la ville.
Les concepteurs souhaitent profiter de la présence d’un grand nombre de citoyens lors de la journée de l’inauguration de la grande roue pour leur suggérer de revenir les semaines suivantes, question de créer une habitude au sein de la population.
Il s’agit de la bonne période de l’année pour le faire, puisque c’est la saison des récoltes. «Les producteurs auront de grosses quantités de fruits et de légumes à offrir à de bons prix», précise-t-il.
Si ça fonctionne bien, le Marché du Nord pourrait bien revenir s’installer à cet endroit de façon permanente.
Si les gens ne sont pas au rendez-vous, un autre endroit pourrait être choisi.
«Projet structurant»
Par ailleurs, des responsables du Comité de suivi en sécuritaire alimentaire, soutenu par 18 organismes, seront présents au marché public afin de faire découvrir les initiatives locales pour mettre fin à la faim.
«Ça permet d’assimiler les deux [projets] et d’avoir une première collaboration avec des organismes. C’est structurant pour le milieu», dit M. Glad.
Rappelons que selon une récente étude, plus du tiers des Nord-Montréalais (38 %) vivent dans un désert alimentaire.
De plus, 45 % des ménages subsistent avec moins de 30 000 $ par année, tandis que le coût mensuel moyen pour nourrir une famille de quatre personnes est de 996 $.
Lors du passage de TC Media à l’endroit où le marché public sera installé, la construction de la structure de bois venait à peine de débuter. Elle doit être prête pour la veille de l’événement, le 18 septembre.
«Nous faisons des miracles avec les ressources dont nous disposons. Nous avons un budget de moins de 25 000 $. Disons qu’on doit aussi y mettre du nôtre», ajoute M. Glad, qui croit fermement en la réussite du projet-pilote.