Le maire Denis Coderre a stoppé les travaux de sécurisation de la piste cyclable sur la rue de Brébeuf, dénonce le parti Projet Montréal.
L’opposition officielle soutient qu’après que le projet ait passé par toutes les instances décisionnelles, soit le comité exécutif, le conseil municipal et le conseil d’agglomération, l’administration Coderre a décidé d’arrêter le projet de construction principalement en raison de pressions des citoyens du secteur, mécontents que la piste cyclable empiète sur la rue.
«Toutes les pistes cyclables prennent de l’espace, celle-ci ne fait pas exception. Le maire Coderre a choisi de faire de la politique au lieu de se concentrer sur les besoins réels des cyclistes de Montréal. Il nous semble irresponsable que le maire annule un contrat voté et octroyé par sa propre équipe, et déjà en cours», a dénoncé Luc Ferrandez, chef de l’opposition officielle, mardi, qui s’inquiète pour les frais supplémentaires que cela pourrait engendrer.
Les travaux doivent notamment permettre de sécuriser la piste au niveau des rues Saint-Grégoire et Brébeuf, au nord du parc Laurier où la cohabitation avec les automobilistes est difficile. La réfection de feux de circulation au coin des rues Brébeuf et Laurier a déjà été complété. Il ne reste qu’à construire un terre-plein le long de la rue Brébeuf et de la rue Saint-Georges. Chaque matin je me lève en craignant qu’il y ait un accident dans ce secteur. Aujourd’hui, Denis Coderre nous montre qu’il n’a aucunement à cœur les transports actifs», a ajouté M. Ferrandez.
Mais le maire de Montréal a tenu à préciser, après la sortie médiatique de l’opposition officielle, que la construction de ce terre-plein pour sécuriser la piste cyclable enlèverait 5o places de stationnement dans le secteur.
«La réalité, elle est politique: vous avez 9600 pétitionnaires, des résidents et des commerçants, qui ont parlé, et ça leur pété dans la face. Dans le merveilleux monde du Plateau, il y a une craque. On pensait qu’on pouvait tout faire, mais non, ce n’est pas le cas», a fait part le maire Denis Coderre. «On tente de trouver des solutions. On a mis ca sur la glace, on ne l’a pas bloqué.»
Le maire croit qu’il serait possible de trouver un juste milieu en enlevant le trottoir sur ces rues de façon à ce que les piétons empruntent le chemin de terre dans le parc Laurier. «Est-ce qu’il y a possibilité d’enlever le trottoir et qu’on puisse sauver les deux : autant le stationnement que la piste cyclable?», suggère-t-il.
Questionné à savoir pourquoi les instances décisionnelles ne se sont pas rendu compte avant aujourd’hui que le projet de construction de terre-pleins éliminerait 50 places de stationnements, le maire a répondu: «Ce qu’on a voté, c’était qu’on puisse trouver un concept. Moi je pense qu’on peut trouver un concept tout en gardant les places de stationnement.»